Pour le premier :
Le puit sans fond de Oak Island Sur le front de mer de Oak Island, en Caroline du nord, une maison de bois tournée vers le large porte le nom singulier de : "Sang, Sueur, Larmes", mais en toute bonne logique, c'est à Oak Island en Nouvelle Ecosse qu'on aurait dû la bâtir. En effet, là-bas se trouve une énigme archéologique unique en son genre qui a effectivement fait couler du sang, des larmes, beaucoup de sueur et quelques bouteilles d'encre aussi...
L'île minuscule de Oak Island abrite aujourd'hui un poignée de maisons. Elle appartient à deux ou trois propriétaires et n'a pas été ouverte au public durant ces deux dernières années. En 1795, elle était encore déserte.
C'est cette année-là que la légende a pris corps (son début n'est malheureusement pas étayé par des documents que l'on pourrait qualifier d'historiques, mais s'appuie sur une tradition orale) :
Un jour d'été, un jeune homme âgé de 16 ans du nom de Daniel McGinnis tente l'aventure avec son bateau : il ira explorer cet îlot qui a la particularité d'être le seul à être couvert de chênes parmi les trois cent soixante cinq que compte la baie Mahone. On le dit aussi parfois hanté par d'étranges lumières.
L'île étant proche de la côte, le jeune Daniel y aborde rapidement à la rame. Il est sans doute un peu déçu, car il ne trouve pas de bateau échoué ou de ruines propices à ses rêveries. Mais il découvre dans une clairière une dépression qui ne parait pas naturelle (la légende dit qu'il est tombé dedans). Il sonde la terre sommairement : elle est plus meuble dans le creux qu'à la périphérie. Le jeune homme est intrigué d'autant plus qu'une branche d'un chêne tout proche porte des traces de friction, comme si des cordes avaient longuement frotté contre l'écorce. Des histoires de trésors traînant depuis longtemps sur la côte, il se promet de revenir avec pelles, pioches et renfort.
Le lendemain, il est de retour sur l'île avec deux garçons de son âge. Ils dégagent un premier tronçon de puits de 4 mètres de diamètre sur 1 m 20 de profondeur. Là, ils mettent au jour un dallage en pierre d'un genre inhabituel qui les conforte dans l'idée qu'ils ont affaire à une chose peu banale. Ils creusent les jours suivants jusqu'à une profondeur de trois mètres. Leurs pioches butent alors sur un plancher de rondins solidement fixés dans la paroi du puits. Ils sont maintenant convaincus qu'une cache est toute proche : peut-être derrière ces rondins ? Les lourdes pièces de bois sont enlevées ; mais au-dessous il n'y a que 6 mètres de terre, jusqu'à un autre plancher semblable au premier. Avec fébrilité ils enlèvent le bois, mais trouvent encore de la terre. Courageusement, les trois jeunes gens décident pourtant de continuer leur descente, convaincus que plus la chose à découvrir sera profondément cachée, plus elle en vaudra la peine. Mais il leur faudra encore creuser 9 mètres pour aboutir à un nouveau palier de chêne sous lequel il n'y a toujours rien. Épuisés, ils abandonnent leur recherche.
Ils reviendront sur l'île huit ans plus tard, accompagnés d'un certain Simeon Lynds. Cet homme a mis assez d'argent de côté pour en consacrer une partie à la poursuite des recherches. La nouvelle équipe, pourvue d'une grande quantité d'échelles, se met à l'ouvrage et dégage une quatrième plate-forme de bois, puis encore trois autres, chaque fois séparées par trois mètres de terre. La cheminée atteint alors la profondeur impressionnante de 27 mètres! On ne se souvient pas d'un trésor enfoui si profondément !.. A ce moment, une pierre plate est déterrée, portant des inscriptions profondément gravées mais incompréhensibles. On continue de creuser jusqu'à une nouvelle plate-forme, mais la nuit étant venue la poursuite des travaux est reportée au jour suivant.
Le lendemain matin, une mauvaise surprise attend nos quatre chercheurs de trésor : le puits s'est rempli d'eau pendant la nuit. On tente de le vider mais le niveau ne baisse pas d'un pouce. Cette eau étant salée on comprend que le puits communique d'une façon ou d'une autre avec la mer. La décision est prise de creuser un deuxième trou non loin du premier. Lorsqu'il atteint 33 mètres on bifurque en direction de l'excavation principale, mais l'eau arrive là aussi, et il faut renoncer. Simeon Lynds, qui n'était à vrai dire pas bien riche, est de toute façon ruiné.
En 1849, une équipe nouvelle se forme, dotée d'une tarière de mine et d'un cheval. Cette fois on ne descend pas, mais on se contente de retirer des échantillons du fond. Des débris de bois sont remontés à travers l'eau, ainsi que des petits morceaux de métal faisant penser à un bout de chaîne de montre (des rumeurs parlent de maillons en or). Un minuscule morceau de parchemin est également mentionné, sur lequel on croit lire les lettres i et v.
Un autre puits parallèle est creusé, mais il se retrouve à son tour inondé.
C'est vers cette époque qu'une découverte curieuse est faite sur une plage. A marée basse on observe en plusieurs endroits que de l'eau s'écoule vers le large en même temps que le niveau baisse dans les puits. On comprend alors qu'un réseau de canaux souterrains aboutit à la base du puits originel. Ces canaux semblent remplis de fibre de coco, fruit introuvable sous le climat de la Nouvelle Ecosse.
En 1859, un groupe de 63 hommes s'organise avec le projet ambitieux d'assécher le puits. Ce n'est plus un mais trente chevaux qui sont amenés par bateau en même temps qu'une machine à vapeur. Mais la chaudière éclate au début des manœuvres, ébouillantant l'un des hommes. Les recherches s'arrêtent de nouveau.
Elles reprennent dans une grande confusion. D'autres prospecteurs s'étant provisoirement installés sur l'île, la zone située autour du puits est bientôt truffée de cheminées secondaires qui se remplissent d'eau et s'effondrent dans une désolante anarchie. On rapporte qu'un des membres de l'équipe la plus importante dit alors à son neveu "J'en ai vu assez pour être persuadé qu'un trésor est enterré là, mais j'en ai assez vu aussi pour être sûr que nous ne l'aurons jamais !". La suite des événements jusqu'au début du 20ème siècle est trop riche pour être rapportée ici dans tous ses détails. En 1931, on commence à soupçonner que le mystérieux contenu du puits est peut-être tombé dans une cavité naturelle à la suite des trop nombreux bouleversements qu'il a subis (de la dynamite a même été utilisée). En 1933, un certain Thomas Nixon, venu de la côte Ouest, propose d'entourer le site d'une couronne de plaques d'acier emboîtables, mais l'opération coûtant trop cher, il se contente de percer de nouveaux trous sans résultats. Il est suivi par d'innombrables chercheurs plus ou moins fantaisistes, dont un homme équipé simplement d'une pelle et d'une pioche ! En 1965 se produit un grave accident : quatre hommes sont mortellement asphyxiés par la descente imprévue des gaz d'échappement d'une pompe. Deux ans plus tard un géologue spécialisé dans la recherche du pétrole rattache l'île au continent et débarque peu après avec un gros excavateur à coquillages. Il creuse trois énormes trous, un au lieu supposé du puits originel, un sur la plage la plus proche et un à l'endroit d'un mystérieux triangle de pierres. Il ne découvre rien, mais inflige au site des dommages considérables.
L'île a beaucoup changé en deux siècles ; une route la relie maintenant au continent. Beaucoup de chênes roux, déracinés par les travaux ou décimés par des maladies ont été remplacés par des sapins.
On estime à un million et demi de dollars la somme totale engloutie dans une recherche qui semble sans fin. Plusieurs hommes y ont perdu la vie.
Une association nommée Alliance Triton possède de nos jours une partie importante de l'île. Elle cherche toujours le trésor et tente de réunir les fonds nécessaires à la réalisation d'un chantier définitif qui comprendra l'occlusion des canaux reliés à la plage. En 1971, elle a atteint une cavité remplie d'eau à une profondeur de 63 mètres (soit la hauteur d'une tour de 20 étages). On dit qu'une caméra sous-marine y a enregistré la vision sinistre d'une main coupée.
Une légende aussi vieille que la découverte du puits dit qu'il révélera son secret lorsque sept hommes seront morts et qu'il ne restera plus de chênes sur l'île. Sur Internet on raconte qu'il ne reste plus que deux ou trois chênes. C'est exagéré : il en reste encore beaucoup, mais six hommes sont déjà morts.
Pourquoi ce puits énigmatique est-il relié à la mer ?
Qui l'a construit ?
Que peut-il bien contenir ?