Thomas Jefferson,un visionnaire

Thomas Jefferson président des états-unis d'Amérique de 1801 à 1809.

"Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat.
Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie,ces banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession,d'abord par l'inflation,ensuite par la récession,jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront,sans maison et sans toit,sur la terre que leurs parents ont conquis."
Thomas Jefferson 1802


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Bien vu!

C'est très prémonitoire.
Peux-tu me préciser le contexte dans lequel il a dit ça ?

Patrick

Surement après avoir été demander un crédit à sa banque pour changer son cheval

Pascal

Viva la revolution !!!!
@+ bruno ....

Pat95 a écrit:

C'est très prémonitoire.
Peux-tu me préciser le contexte dans lequel il a dit ça ?

Patrick

Dès que j'en serais plus,je posterais l'info.

Je n'ai pas trouvé le texte de son discours mais j'ai la vague impression qu'il y a derrière le contexte difficile des relations américaines avec la France (Jefferson était francophile) et le Royaume Uni. Même si, à l'époque, règne la provisoire Paix d'Amiens.
De là à en déduire qu'il stigmatise le comportement des banquiers américains qui sont comme cul et chemise avec la City de Londres, pour des raisons évidentes de pognon et aussi par atavisme anglo-saxon - après tout, en 1802, les Etats-Unis ne sont indépendants que depuis vingt ans et les liens familiaux et intellectuels avec l'ex-patrie-mère sont très importants - il n'y a pas des kilomètres.
Comme on le constate encore de nos jours, la Finance ne s'embarrasse pas trop de règles morales, pour faire fructifier son capital. Il n'y a pas de raison que celà fut différent à l'époque. Comme en plus, il y a de fortes chances, en 1802, que le banquier de Boston soit cousin, en ligne directe, de celui de la City, voir plus proche, vous avez tout compris. Autrement dit, Jefferson, qui est loin d'être une brelle, à l'analyse des évènements - Il ne reste plus que l'Angleterre qui veut encore ferrailler avec la République Française - en 1802, celle-ci a mis à peu près toute l'Europe occidentale et même plus au pas! - craint comme la peste de voir sa monnaie s'aligner sur une livre anglaise pas franchement ragoutante - ce en quoi, il n'a pas tort, vu qu'une dizaine d'années après, c'est carrément la banqueroute...Heureusement que Napoleon s'en prend une sévère à Waterloo (où un truc comme çà!) - et que les States se retrouvent dans la mouïse pour cause de connivences banquières internationales orientées! Rappel : la guerre anglo-américaine de 1812 a de sombres ramifications financières! D'ailleurs, les échanges de coups de canons navals franco-américains de 1798 les ont tout autant, les Anglais ayant, à ce moment-là, comme interlocuteur un gouvernement américain pro-britannique, se feront un plaisir de foutre la pagaïlle dans les relations commerciales franco-américaines, en obtenant un arrêt des fournitures.

Si on plus on rajoute, sous la présidence de Jefferson, le vote de lois qui, à l'époque, exigent que le ralliement de nouveaux Etats à l'Union, se fassent sous réserve obligatoire, d'y abolir, préalablement, l'esclavage (ben oui, Lincoln n'aura pas innové), çà colle un sacré boxon avec les Etats du Sud (voir plus bas, Louisiane), leur production cotonnière (vitale pour l'économie américaine!) et sa main-d'oeuvre...qui enrichit drôlement les établissements bancaires et qui va pourrir l'ambiance durant les cinquante années suivantes (et je suis gentil!). Autant dire que ce n'était l'amour fou entre la Banque et ce cher Thomas.

Les propos de TF peuvent nous paraitre, de nos jours, visionnaires mais, à l'époque, ils étaient surtout américano-américains avec pour objectif d'assurer l'indépendance économique d'une nation toute neuve, en train de se confronter avec ses problèmes internes et ceux de puissances "amis" quelque peu turbulentes. Napoléon Bonaparte lui (Jefferson) cédera la Louisiane - c'était loin d'être l'état "rikiki" actuel, c'est carrément 1/3 des States actuelles! - pour une somme très modique -, en 1803 (cf. problème de l'abolition de l'esclavage, cité plus haut ...tout se tient!). De leur côté, les Anglais mettront un temps fou à digérer l'Indépendance des States et ce qu'ils n'avaient pas réussi par les armes, ils vont s'efforcer, sans vergogne, de le réussir via les pépêtes et le commerce...donc par les banques.

Merci Loïc pour cet intéressant exposé.
Autrement dit que ce soit 200 ans ou 500 ans avant ou même au temps de la préhistoire avec les coquillages en guise de monnaie, les intérêts et les conséquences sont à peu près les mêmes !!!
D'ailleurs, une phrase du Grand Charles illustre bien l'incompabilité entre les intérêts financiers et nationaux :
"la politique de la France ne se décrète pas à la corbeille" !
Il a dit aussi à Michel Debré alors ministre des finances dans les années 60 :
"Que voulez-vous ? On peut vaincre Vichy mais nous n'avons pas réussi à rendre les bourgeois nationaux! "

Patrick

Merci Loïc,
pour ces explications.