Aujourd'hui, leçon de
carabineros.
Après l'instauration de la République, le Ministère des Finances (
Ministerio de Hacienda) créa une force armée chargée de surveiller les frontières et d'y empêcher les contrebandiers de trafiquer (et, probablement, les subversifs de droite de faire passer leur propagande de vipères lubriques, voire de faire passer des armes) : les
carabineros (carabiniers). Ils occupaient donc un rôle un peu particulier, quelque part entre la douane, les garde-frontières et la GdF italienne. Ils étaient habillés d'un uniforme spécifique, gris-vert assez proche comme nuance de celui de la garde-civile. Ils avaient des insignes de grades qui étaient ceux de l'Armée et un insigne d'arme particulier (des carabines croisées, on se demande où ils avaient été cherché cette symbolique sophistiquée !). Au début de la guerre civile, ils firent comme les Gardes d'Assaut : une minorité rejoignit les Franquistes, une majorité resta fidèle à la République.
Les deux images ci-dessus (la première extraite d'un numéro de
Military Illustrated - différent de celui qui fait l'objet d'un post antérieur - ; la seconde d'une revue espagnole qui s'intitule
Serga) montrent un carabinier respectivement dans l'Armée nationaliste et dans l'Armée républicaine : ils sont rigoureusement interchangeables, le seule chose qui les distingue c'est le brassard ; "sang et pus" d'un côté, "sang, pus et permanganate" de l'autre (il me semble que c'est Hemingway qui raconte cette blague dans "Pour qui sonne le glas").
A côté du carabinier nationaliste il y a un membre des
Mozos de Escuadra, une force de police militarisée qui a été organisée par la Généralité de Barcelone lorsque la République a été instaurée. Ils ont été recréés à la chute du Franquisme (Dans une Espagne Une, Grande et Libre, il n'était pas question de tolérer cette manifestation autonomiste insupportable) et portent une version une peu plus élaborée de leur uniforme traditionnel, que je trouve personnellement très élégant (là il est un peu froissé et porté avec une casquette à visière cassée et un clope style Jean Gabin dans "Quai des Brumes", mais - que voulez-vous - c'est la guerre). Il s'agit, bien sûr d'un républicain.