UCHRONIE SEDAN 1940

Je travaille sur une uchronie des événements de mai 1940 dans le secteur de Sedan.
Avant d'aller plus loin, merci de me faire savoir si ça peut intéresser quelques membres.

Avant d'aller plus loin, ton "travail uchronique" porte sur un dio (ey si oui de quelle taille?), juste des modèles, un "bouquin", et avant tout, de "quel côté" ?????
en un mot, dis en nous un peu plus quand même...
Pascal

Il s'agit du récit, historiquement teinté , de ce qui aurait pu se passer dans le secteur de Sedan, si ?
Pour l'essentiel, côté français.
Je peux envoyer le début pour juger sur pièce.
Si ça ne convient pas, aucun problème.

Yves

pourquoi cela ne conviendrait-il pas ???
je pense que l'on doit trouver ici un très grand pourcentage, sûrement bien plus élevé que dans la population française, de personnes qui savent exactement ce qu'il s'est réellement passé à Sedan en mai 40...
donc, il n'y aura pas de "risque" de détourner l'histoire, et un peu d'uchronie...??? , pourquoi pas !!....
Pascal

OK, merci.
Mais, un dernier détail, pour les noms de lieux, ça ne pose pas de problème; mais pour les personnalités historiques, tu préfères que je me serve des vrais noms ou de noms " approchants " ?
Yves

C'est "Uchronique", mais il y a un "début" d'histoire qui est véridique...
dire que l'Allamagnie était dirigée par 'Rodolphe Hatler", que l'arméee allamagnite était commandée par 'Hans Gutarien" et qu'un Colonel du nom de De France a lancé une contre attaque sur Montcornet me parait ne pas être très utile...
Bon, forcément, si tu laisses sous-entendre que par représailles, ce fameux Colonel a fait exécuter pour haute trahison des soldats français qui se repliaient, là, forcément....
Après, je ne sais pas où s'arrête le droit au respect de la mémoire, collective ou du souvenir, mais à partir du moment où l'on stipule bien que c'est de l'uchronie et que tout est inventé, je ne sais pas trop ce que peuvent dire les "ayants-droit", mais bon, évitons tout de même de "salir la mémoire" de ceux qui ont participé" à cette "galère", quel que soit leur camp !!...
Pascal

Nous sommes d'accord.
Je peaufine et j'envoie le début.
Bonne soirée.
Yves

En terme d'uchronie, il y a PéDéGé qui est plutôt bon dans ce domaine

Content de savoir qu'il y a des pointures dans ce domaine.
Si critique il y a, au moins elle sera constructive.
Et puis, si ça ne convient pas, je stoppe sans me vexer.
C'est parti....

SCHWERPUNKT  SEDAN

9 mars 1940, G.Q.G. Saacy sur Marne

Charles Henri K., récent généralissime des armées françaises, affichait une mine soucieuse en ce matin du 9 mars.
La situation que lui avait laissée son prédécesseur ne manquait de lui faire se poser des questions.
Maurice Gamelin, officiellement écarté pour raison de santé suite à de vieilles blessures de guerre ( officieusement, pour cause de syphilis à un stade avancé ), lui avait légué un plan d'action, dont "l'hypothèse Breda " lui semblait quelque peu aventureuse.
Certes, cela permettrait de recevoir le choc des armées allemandes en Belgique plutôt qu'en France, et de "tendre la main aux hollandais ".
Cependant, l'affrontement aurait lieu en terrain découvert ou peu s'en faut.
Il aurait mieux valu les attendre sur la position frontière et ses fortifications, ou à la rigueur sur l'Escaut.
Oui mais voilà, les politiques ne l'entendaient pas ainsi.
Et quand les politiques se mêlent de stratégie, ça ne donne rien de bon.
Toutefois, c'est à ces mêmes politiques qu'il devait sa nomination, en passant sur la tête de généraux plus anciens que lui, ce qui n'avait pas manqué de lui attirer nombre d'inimitiés.
Il avait aussi eu beaucoup de mal à convaincre ces messieurs que, pour des raisons pratiques, il lui fallait déménager son Q.G.de la banlieue parisienne, qui ne disposait même pas de liaison radio, pour se rapprocher de son subordonné du nord-est, le général Georges, à la Ferté-sous-Jouarre.
Il venait de terminer le rapport qu'il avait demandé à l'inspection des chars sur la situation du matériel et des effectifs.
Cette lecture n'avait pas contribué à dissiper ses inquiétudes, surtout après ce qu'il avait pu apprendre, dans un autre rapport, sur l'état de l'armée de l'air.
Il savait que le temps nous était compté, et que les allemands n'attendrait pas que nous ayons comblé notre retard.
Seule satisfaction, la marine.
Mais ce n'est pas elle qui pourrait stopper les hordes teutoniques.
Il fallait donc donner un coup de fouet, et vite.
C'est pourquoi, ce jour, il avait convoqué ses grands subordonnés : outre Georges,les généraux Billotte, commandant le G.A.1, Prételat, commandant le G.A.2, et Besson, commandant le G.A.3.
Participeraient également à la réunion, le général d'armée aérienne Vuillemin, et l'amiral de la flotte Darlan, chose qui tranchait avec son prédécesseur.
Mais avant ça, il devait recevoir un visiteur, presque de manière confidentielle...un colonel.

Au même moment, 3ème batterie du 1er groupe de 155mm courts Schneider ( 14ème R.A.T.T.T.), au sud-est de Sedan.

-oui, les gars, je sais , vous êtes fatigués...moi aussi...dès que vous aurez dételé les pièces, vous éparpillez les véhicules, et vous creusez des tranchées-abris. Après quoi, vous aurez tout le temps de vous reposer.
Les hommes se mirent au boulot en maugréant.

Voilà, comme au temps des shadoks, c'est tout pour aujourd'hui.

on attend la suite avec impatience !!!
Pascal

A la demande générale , et profitant d'un moment d'inspiration, je continue.

9 mars 1940, G.Q.G. Saacy-sur-Marne


Si le généralissime était détesté par nombre de ses pairs, il en était de même, et même plus, pour le colonel De Gaulle, qui, heureusement pour lui, bénéficiait de la protection du Président du Conseil.
-Lagarde, faites-donc entrer le colonel.
Le généralissime n'avait jamais rencontré le colonel; tout ce qu'il savait de lui venaient de bruits qui couraient sur le personnage, que l'on surnommait " le connétable "; grand, hautain, sûr de lui, d'un abord difficile, etc...
Le colonel pénétra dans le bureau, raide comme la justice.
-merci de me recevoir , mon général.
-asseyez-vous, colonel, je vous en prie. Je n'ai malheureusement que peu de temps à vous consacrer, aussi, j'irai droit au but. J'ai pris le temps de lire tous vos ouvrages, et, si je ne suis pas d'accord sur tout, je dois admettre que vos idées sont perspicaces et intéressantes. C'est trop tard pour vos 6 divisions à 500 chars;divisions que j'aurais bien aimé avoir à ma disposition en ce moment (le généralissime crut voir passer une lueur amusée dans les yeux du colonel ). Mai revenons à l'instant présent. Sur un peu plus de 3000 engins blindés, moins de la moitié sont endivisionnés...Je crois que je ne vous apprends rien?
-en effet, mon général.
-que pensez-vous de nos divisions de chars ?
Aucune hésitation de la part du colonel, comme s'il avait déjà anticipé la question.
-les 3 D.L.M. sont d'excellentes unités, rapides, mobiles, peut-être un peu juste en artillerie, mais certainement capables de damer le pion à une panzer-division...par contre...
-par contre?
-les 3 D.C.R. manquent d'engins, d'artillerie et d'infanterie motorisée.Elles s'useront trop vite sur le champ de bataille. De plus, il n'existe aucune doctrine d'emploi claire les concernant.
-vous pensez donc qu'il faudrait les renforcer...
-oui, et en D.C.A. aussi, de même que pour les D.L.M..
-vaste programme...et pour les D.L.C.?
-le mélange pétrole-picotin ne peut pas fonctionner; on ne mélange pas chars et chevaux; leur personnel mérite beaucoup mieux.
-sans doute, mais elle n'ont qu'une mission retardatrice...
Le colonel ne répondit pas, son expression rendant tout commentaire superflu.
-revenons-en aux D.C.R...que préconisez-vous ?
-il faut leur ajouter des bataillons de chars prélevés sur la réserve, et les endivisionner le plus rapidement possible afin de créer l'amalgame.
Le généralissime tiqua sur le non-emploi du conditionnel, mais dut admettre que son interlocuteur avait raison.
-continuez...
-trois bataillons de chars, un bataillon d'infanterie portée, un escadron d'automitrailleuses, un groupe d'artillerie de 75, et trois batteries de 25 C.A. par division. Après quoi, elles pourront se mesurer aux panzer-divisions.
Le généralissime resta un moment silencieux, pesant chaque mot.
-je pense disposer de tout ce matériel, mais, il y a un problème, un gros problème...les matériels de réserve n'y suffiront pas; il me faudra puiser chez les généraux Prételat et Besson...ils ne vont pas apprécier...je m'attends à beaucoup de résistance.
-vous êtes le généralissime...
Ce dernier ne put retenir un léger sourire.
-en effet,oui, je suis le généralissime, mais, en plus des allemands, je dois me battre contre une forte inertie dans notre camp. Je vais néanmoins donner des ordres en conséquence. Et c'est là que vous intervenez, colonel.
-de quelle façon , mon général?
-de la façon que vous jugerez la plus appropriée. Vous serez mon "missi dominici"; vous veillerez à ce que mes instructions soient suivies à la lettre, et vous ne rendrez compte qu'à moi. Vous allez vous faire pas mal d'ennemis supplémentaires, mais je crois savoir que ça ne vous perturbera pas plus que ça?
-en effet, mon général, le salut de la France n'omet aucun sacrifice !
-bien, faites le maximum pour que ces divisions soient opérationnelles dans les meilleurs délais...je crains que le temps ne nous soit compté...manoeuvre, manoeuvre, manoeuvre ! Est-ce clair, colonel?
-très clair, mon général.
Une fois le colonel parti, le généralissime se retourna vers son secrétaire.
-sacré bonhomme, ne trouvez-vous pas Lagarde? Je pense qu'il ferait un bon chef de division...de chars, bien entendu.
-certes, mon général, si vous me permettez, peut-être aussi un bon politicien...

Au même moment, Etat-major de la 2. Panzer-Division, quelque part dans le massif de l'Eifel.


Le général Von Kleist n'était pas dans un bon jour.
Cela faisait un bon quart d'heure qu'il passait ses nerfs sur ses subordonnés, principalement sur le général Guderian, commandant le 19. Armee Korps.
-je ne veux pas d'initiative intempestive qui mettrait en péril mon panzergruppe ! Est-ce bien clair, Guderian?
-c'est entendu, mon général.
-je trouve déjà cette manoeuvre un peu trop aventureuse à mon goût, je ne vous le cache pas!
Alors, inutile d'en rajouter, j'ai déjà bien assez de soucis avec les français...
-puis-je vous faire remarquer, mon général, que les français n'ont procédé à aucune modification significative de leur ordre de bataille dans la région de Sedan? Et ce, malgré le fait malencontreux d'avoir laissé échapper une partie de notre plan entre leurs mains...
Le général Veiel, commandant la 2. panzer-division intervint à son tour.
-je pense qu'ils ont cru à une tentative d'intoxication de notre part.
-c'est possible, reprit Von Kleist, mais je tiens à être averti de vos moindres mouvements sur le terrain, dans les meilleurs délais. Me suis-je bien fait comprendre, Messieurs?
-absolument, mon général, répondirent en coeur les quatre hommes présents dans la pièce.
-bien, dans ces conditions, je vous laisse à vos réflexions.
Une fois Von Kleist parti, la conversation reprit sur un ton que n'aurait pas apprécié ce dernier.
-il ne nous lâchera jamais la bride, dit le général Schaal, de la 10. panzer-division.
-je suis malheureusement d'accord avec vous,renchérit le général Kirchner de la 1.panzer-division.
Le général Guderian arbora un grand sourire.
-messieurs, nous ferons exactement ce que le général a ordonné...
Stupeur dans l'assistance.
-mais vous savez comme moi, que les liaisons radios sont soumises à de nombreuses vicissitudes...

C'est très bien tout cela
Si j'avais juste une chose à proposer, c'est que tu devrais faire de mini chapitres. Juste en plaçant un inter-espace. Tu amènerais un rythme différent et plus conforme à ton récit, et en même temps tu proposes à tes lecteurs une "reprise de souffle", un tempo.
(J'espère être clair).

C'est très clair, mon général.
Mise en oeuvre au prochain chapitre.

9 mars, 3ème batterie-1er groupe 155mm courts Schneider


Le capitaine Leroy se dirigea vers le side-car qui venait d'arriver sur la position.
-Fred! Sacré surprise...tu nous rends une petite visite?
-je rejoins le 5ème R.A.M., alors j'ai fait un petit détour pour venir te saluer.
-tu as des nouvelles sur la situation ?
-pour nous, la division entrera en Belgique...c'est le secret de Polichinelle!
-et ton frère, toujours dans la chasse?
-m'en parle pas! Il est furax d'être toujours sur son vieux Morane...
-son groupe ne devait pas être transformé sur Dewoitine ?
-si, mais ces avions sortent au compte-goutte...figure-toi qu'une des usines qui les produit ferme le dimanche !!!Il y en a qui n'ont pas encore compris qu'on était en guerre...bon, il faut que j'y aille.
-j'espère qu'on se reverra Fred...
-moi aussi...quand nous aurons gagné la guerre!

G.Q.G Saacy-sur Marne




Tous les participants à la réunion étaient en place, et, le moins que l'on puisse dire, était que l'ambiance était tendue.
Le généralissime jaugea ses subordonnés un court instant.
Regards fuyants ou franchement hostiles, sauf celui de l'amiral de la flotte, qui, il est vrai, n'aurait pas pu briguer le poste.
Le seul qui était vraiment détendu, mais qui se gardait bien de le montrer, était le colonel Lagarde, qui s'apprêtait à compter les points.
Le généralissime attaqua sans prendre de gants.
-messieurs, je vous remercie d'avoir répondu à ma convocation, malgré les délais un peu courts.
Les têtes tournées vers lui, semblaient toutes exprimer une même réflexion : comme si nous avions eu le choix ?

3ème batterie-1er groupe 155mm courts Schneider


Le colonel éructait!
-capitaine, c'est une honte! Je n'ai jamais vu de soldats aussi mal tenus ???C'est vous le responsable!
-mais, mon colonel, ils ont passé des heures à creuser des tranchées abris...
-qui vous a donné cet ordre ?
-personne; c'est moi qui ai pris cette initiative, au cas où nous aurions à subir un bomb....
-les ordres, c'est moi qui les donne. Si nous devons effectuer un repli, vos tranchées seront un obstacle à la manoeuvre; alors vous allez me faire reboucher tout ça au plus vite!
-mon colonel, les hommes ne vont plus rien y...
-vous discutez mes ordres ?
-non, bien sûr...
-alors, exécution!

Le capitaine Leroy salua réglementairement et s'en retourna vers ses hommes.
Le maréchal des logis Guignois, qui avait assisté de loin à l'algarade, le regardait venir, pressentant quelque chose de déplaisant.
En effet, la mine arborée par le "pitaine" ne présageait rien de bon...
-Guignois, dites aux hommes de reboucher les tranchées.
-pardon???
-oui, vous avez bien entendu...
-ils ne vont pas apprécier!
-ça, je m'en doute, mais il faut obéïr...
-et en cas de bombardement, on fait quoi?
-vous leur direz de s'éparpiller dans le bois tout proche, ou de se planquer sous les Somuas...Pour faire passer la pilule, doublez la ration de pinard ce soir.
-entendu mon capitaine.
-au fait, où est passé Riquier?

Le généralissime passa outre.
-j'ai souhaité faire le point avec vous sur la situation actuelle, qui, je ne vous le cache pas, n'est pas sans m'inquiéter quelque peu.
Les respirations se firent plus courtes.
-Amiral Darlan, du côté de la flotte, pas de problème majeur ?
-mon général, mes navires sont aptes à contrôler la méditerranée, même sans l'aide des anglais...si le besoin s'en faisait sentir, je serai en mesure d'appuyer les opérations terrestres dans le nord ( petite pique envers ses collègues ).
Le généralissime prit sur lui de ne pas relever le " mes ".
-bien ,je vous remercie, amiral.
 (Après quoi, l'Amiral passa le reste de la réunion à éviter de trop sourire, et à boire du petit lait.)
-j'ai là avec moi deux rapports, un de nos services de renseignements, ainsi que celui de la commission Taittinger qui a effectué une inspection du secteur de Sedan, le mois dernier.
Le visage du général Billotte se crispa.
-sauf erreur de ma part, le secteur de Sedan est couvert par la 2ème armée, n'est-ce pas Billotte ?
Le général Billotte détestait que le généralissime s'adresse à lui par son nom de famille, mais il s'efforça de n'en rien laisser paraitre.
-oui, c'est le général Huntziger qui est à sa tête ( tout en insistant lourdement sur "général" ).
-votre avis sur la situation?
-je crois que la commission Taittinger a quelque peu exagéré le côté négatif de son analyse. Ce secteur est correctement tenu.
-correctement tenu...dans son rapport, la commission signale que les ouvrages défensifs sont inachevés à hauteur de 60%...par ailleurs, les derniers relevés signalent que les divisions de série B n'alignent qu'une vingtaine de canons antichars au lieu des 60 réglementaires...et, pire que tout, aucun champ de mines n'est opérationnel...pour un secteur correctement tenu, ça fait beaucoup!

Faudrait vraiment que tu écrives un bouquin...

merci Saiun,

En fait, j'ai déjà écrit un bouquin, mais sur un tout autre sujet, ainsi que des nouvelles légèrement teintées de fantastique.
Dans une vie antérieure, j'ai écrit des articles dans Casus Belli et le Journal du Stratège.
Bon, c'est pas tout ça, mais à Sedan il s'en passe des choses, faut que j'y retourne.

Yves

Perso, je suis plus Sci-Fi... Mais remets toi à cette écriture, je lis avec un plaisir certain, même si l'uchronie n'est pas du tout ma tasse de thé...

3ème batterie-1er groupe de 155mm courts Schneider


-heu...je crois que...heu...le lieutenant Riquier est parti effectuer des relevés...
-des "relevés" ...
-oui, c'est ça, mon capitaine.
-je vois...dites-lui de me retrouver à la popote dès qu'il sera de retour...
-c'est noté, mon capitaine.
En fait, tout le monde, ou presque, savait que le lieutenant effectuait ses "relevés" chez une ou plusieurs habitantes, particulièrement accueillantes, des bourgs voisins.
Tout en se dirigeant vers la popote, le capitaine pensait tout haut.
-si Riquier reste encore longtemps dans le secteur, nous devrons faire face à une explosion démographique!

Une dizaine de minutes plus tard, l'intéressé fit sa réapparition.
Eberlué de voir les hommes en train de reboucher les tranchées, il s'en prit au malheureux Guignois qui n'en pouvait mais.
-mais quel est le con qui a ordonné de faire ça ???!!!
-heu...je crois bien que ...heu...c'est le colonel, mon lieutenant.
-mais de quoi il se mêle, ce vieux...Et le capitaine, il est au courant?
-ça, pour être au courant, il est au courant...même qu'il s'est fait méchamment remonter les bretelles... si je puis m'exprimer ainsi, mon lieutenant...
-ce n'est pas croyable...et dire que c'est ce vieux c..., enfin, cet homme, qui doit nous mener au combat...
-au fait, le capitaine souhaite que vous le rejoigniez à la popote.
-ça tombe bien, j'ai besoin d'un alcool fort.
Mais avant de rejoindre le capitaine, il se dirigea vers les hommes, en sueur sous leur capote, tout en se demandant quelle explication il allait pouvoir leur donner sur ce bazar.

Saiun a écrit:

Perso, je suis plus Sci-Fi...  Mais remets toi à cette écriture, je lis avec un plaisir certain, même si l'uchronie n'est pas du tout ma tasse de thé...

Bonjour,
Moi pas trop sci-fi, mais une bonne uchronie bien écrite comme celle ci, et sous forme de feuilleton en plus, j'adhère complètement.

Vivement la suite. par petites touches, c'est parfait.

Atchao

Laurent

                                 G.Q.G. Saacy-sur-Marne


Le général Billotte déglutit péniblement.
-heu, oui,c 'est sans doute exact, mon général, mais je ne suis pas responsable des cadences de sortie des matériels...mais de toute façon, les chars adverses devront d'abord traverser les Ardennes, puis franchir la Meuse, avant d'affronter notre L.P.R...
-vous pensez les Ardennes infranchissables par les chars ?
-c'était l'avis de votre prédécesseur...
-ce n'est pas le mien...
L'atmosphère se chargea un peu plus.
Le général Billotte chercha du regard un quelconque soutien de la part de ses collègues, mais n'en trouva pas.
-si vous permettez, mon général, je vais voir directement le problème avec le général Huntziger, et lui faire part de vos doutes sur la question.
-je ne crois pas que Huntziger soit l'homme de la situation !
L'assistance se figea.
-heu...vous voulez dire qu'il faudrait remplacer le général Huntziger, mon général ???
-je ne parle pas de le limoger, mais de...disons...de l'appeler à d'autres fonctions...en fait, j'ai l'intention de créer un Groupe d'armées n°IV, comprenant outre les 2ème et 9ème armées, une nouvelle 6ème armée, confiée au général Touchon...vous pourrez lui faire miroiter une promotion...car je crois que c'est un bon administrateur, non ?

Le général Billotte faillit faire un malaise quand il comprit qu'il allait perdre deux des armées sous son commandement.

                 Etat-major de la 2. Panzer-Division


-je crois que le général Kleist s'inquiète surtout pour notre flanc gauche...les français ne vont pas nous regarder faire sans réagir!
-c'est pourquoi j'insiste sur la rapidité d'exécution.
-pour nos panzers, pas de problème, mais pour l'infanterie ?
-elle devra suivre...à marches forcées s'il le faut ! Rien ne doit retarder l'avancée de nos chars...vous n'avez pas l'air convaincu Ferdinand ?
-si des troupes françaises sortant de la ligne Maginot s'infiltrent entre nos chars et l'infanterie, nous serions dans une situation délicate...
-les français sont anesthésiés par les mois de ce qu'ils appellent " drôle de guerre "...s'ils réagissent, ce sera trop tard...si vous êtes inquiet pour votre gauche, celle-ci sera protégée par le régiment Grossdeutschland ...c'est une unité d'élite, vous pouvez compter sur elle.
-en effet...
-bien...messieurs, cette parenthèse terminée, il est temps de retourner à nos cartes !

                                            G.Q.G. Saacy-sur-Marne



Le généralissime changea de cible.
-Général Vuillemin...
-mon général ?
-moins d'une centaine de bombardiers opérationnels...Et ce, en incluant des appareils périmés...J'ai lu les écrits du général Vauthier...comment a t-on pu en arriver là?...
-la désorganisation de la production, pour l'essentiel...( Vauthier, un rampant qui se mêle de questions aéronautiques, non mais ??!! )
-si les allemands attaquent en mai, ou juin, où en sera notre aviation?
-les sorties d'usines s'accélèrent...et puis,nous avons l'appui de la R.A.F..
-ça ne me donne pas le nombre d'appareils disponibles...
Le général Vuillemin se recroquevilla sur sa chaise.
-1 000 ou 1 200; peut-être plus si les livraisons américaines s'intensifient.
-et en face ?
-heu...3 000...au moins.
Le généralissime resta un moment silencieux, comme s'il pesait les conséquences de ces informations.
Le général Vuillemin crut bon de reprendre la parole.
-je peux vous garantir, mon général, qu'en 1941, nous produirons plus d'avions que nos adversaires...
-j'espère que les allemands attendront sportivement cette échéance avant de nous attaquer...