105 schneider modèle 1913

Cette pièce d'artillerie a été massivement employée lors de la 1ere guerre mondiale.
Mais a t-il été réutilisé lors des combats de 40 (dans l'armée française j'entends...)?

JFF83 a écrit:

Cette pièce d'artillerie a été massivement employée lors de la 1ere guerre mondiale.
Mais a t-il été réutilisé lors des combats de 40 (dans l'armée française j'entends...)?

D'après Ferrard, 857 exemplaires mobilisés en Avril 40, dont une centaine modernisés avec des roues à pneus.

merci, j'ai récupéré un kit shq de ce canon.
Le Pb maintenant, c'est l'unité qui les aurait servi.
Possible à la 16°DI?

Salut,

Tu veux peut-être faire quelques chose à propos de la bataille au sud d'Amiens qui débute le 5 juin ?

Au niveau de la 16e DI on a :
- 37e RAD (36x 75mm Mle1897)
- 237e RALHD (24x 155mm C Mle1917)

Mais le front est renforcé par :
- 315e RAP (12x 75mm Mle1897 – motorisé)
- 306e RAP (24x 75mm Mle1897 – motorisé)
- 351e RALP (12x 105mm L Mle1913 – motorisé)
- 183e RALT (24x 155mm GPF – motorisé)

14 canons de 75mm sont détachés dans les points d'appui comme défense anti-char.

La 16e DI a un déficit de 20 canons de 25mm anti-char (elle en totalise donc environ 30-32).

La BDAC (Capitaine Dumougin) compte ses 8 canons de 47mm Mle1937 mais elle est renforcé par la 651e batterie (motorisée) qui rajoute 7 canons de 47 (normalement 8 mais l'un d'entre eux a été détruit par la Luftwaffe).

En anti-char on a donc 30 canons de 25mm, 15 canons de 47mm et 14 canons de 75mm. Le front a défendre contre les unités allemandes du XIV.Panzerkorps (9.PzD, 10.PzD, 13.ID (mot), 9.ID et régiment "Grossdeutschland") avec quelques 300 véhicules blindés + des transports de troupe blindés est de 14 à 20 km.

Les batteries d'artillerie sur les arrières engageront elles-aussi les Panzers quand elles devront se défendre ... cela concerne même les 105mm.

Derrière la 16e DI on trouve la 24e DI.

Avant la bataille les 9.PzD et 10.PzD sont déjà réduites à 50% de chars opérationnels environ. 180 chars à la 10.PzD et quelques 45 chars à la 9.PzD (on y rajoute des auto-mitrailleuses, des StuG etc. et on a environ 300 véhicules de combat blindés).

Les allemands vont perdre quelques 135 chars (définitivement ou transitoirement).

Le 8 juin la 10.PzD n'a plus que 60 chars opérationnels et la 9.PzD n'en a plus que 30.

Les 16e et 24e DI sont réduites à 30-40% de leur potentiel. Ces restes vont se replier et continuer à combattre par exemple sur la Ligne Chauvineau près de Paris je crois.

Cordialement,

David

Merci David pour ces précisions passionnantes !

Laurent

Sinon on trouve aussi les 105mm L Mle1913 dans d'autres unités (en feuilletant le volume IV de Lee Sharp):
- 352e RALP (Régiment d'Artillerie Lourde Porté)
- 142e, 145e et 146e RALH (Régiment d'Artillerie Lourde Hippomobile)
- Au sein du 160e RAP (Régiment d'Artillerie de Position) qui défend Metz le Ier groupe comprend quelques 24 canons de 105mm L Mle1913
- sans doute ailleurs aussi, dont des batteries d'instruction.

David

[quote="David Lehmann"]Salut,

Tu veux peut-être faire quelques chose à propos de la bataille au sud d'Amiens qui débute le 5 juin ?

Tout juste, merci de ces infos.

J'ai eu l'occasion de faire un retour sur le terrain avec des locaux,
durant lequel j'avais pu localiser trés précisement plusieurs positions
de batterie de ces unités d'artillerie, mais j'ignorais la présence de
105 schneider.
Il s'agissait essentiellement de pièces rééquipées en pneumatique logiquement, non?

Salut,

Ce sont des batteries de canons portés, donc montés sur camions, je ne suis pas certain qu'ils aient des pneumatiques.

Tu vas par exemple trouver la 4e batterie (commandée par ?) et la 5e batterie (Capitaine Varille) du 351e RALP autout de Rumigny (PC du 56e RI).

Elles effectuent d'abord des tirs d'interdiction sur les entrées et les sorties d'Amiens.

Le 5 juin la 5e batterie est prise à partie par des chars allemands et se défend en tir direct. Au moins un char est détruit, les autres n'insistent pas. Un autre char est détruit par un canon de 75 proche vers Grattepance (37e RAD). La 5e batterie parviendra à se dégager.

Amicalement,

David

David Lehmann a écrit:

Ce sont des batteries de canons portés, donc montés sur camions, je ne suis pas certain qu'ils aient des pneumatiques.

Bonjour David,
Chapeau pour la précision historique de vos réponses.
Sur la question des roues, une petite précision technique :
— les canons portés sur camions (artillerie portée, existant en 75 Mle 97, 105 L Mle 13 S et 155 C Mle 15/17 S) ne sont pas modifiés. Ils conservent leurs roues bois-fer et sont conduits sur leur position de batterie, après avoir été débarqués des camions qui ne quittent pas la route, par de petits tracteurs chenillés dits " agricoles", eux mêmes portés sur camions. L'artillerie portée dispose donc d'une mobilité stratégique (concept de la Grande Guerre, ultra-moderne en 1918 mais dépassé en 1940) mais pas d'une mobilité tactique.
— seuls les canons "traînés" (= "tractés", néologisme des années quarante) derrière tracteurs rapides sont dotés, d'abord des trains rouleurs (sans changer leurs roues bois-fer), puis des roues caoutchoutées. C'est l'artillerie à tracteurs tous terrains (TTT), dans laquelle nous retrouvons les trois pièces citées (75, 105 L 13, 155 CS), et les matériels plus modernes (105 C 34 et 35, 105 L 36, etc.).

Bonne journée à tous

François

Salut David,

David Lehmann a écrit:

Les batteries d'artillerie sur les arrières engageront elles-aussi les Panzers quand elles devront se défendre ... cela concerne même les 105mm.

sais-tu s'il existait une munition spécifique en 105 mm?

Salut,

Je ne crois pas. Le 105mm L Mle1913 tirait des obus explosif Mle1914 (15-16 kg en acier avec 1,85 kg d'explosif) à 570 m/s (portée 11800 m) et un obus à balles à 555 m/s (portée 12500 m).

Rien que l'énergie cinétique et le diamètre du projectile associé aux 1,85 kg d'explosif devaient suffir pour détruire les chars allemands de 1940.

Ensuite je ne suis pas du tout spécialiste mais ça dépend du type de fusée que l'on choisi, je ne sais pas trop ce qui était disponible. Fusée immédiate pour explosion au contact, fusée avec retard pour percer le blindage et exploser à l'intérieur ?

David

ou tout simplement fusée non armée, l'energie cinétique suffisait à créer un effet de blast à l'intérieur du blindé.
Le panzer III avait un blindage peu épais et le panzer IV un blindage en acier doux, ce qui peut expliquer le carnage de la 9° et 10° panzer face aux villages fortifiés du sud d'amiens.