En ce moment, je suis les traces d'un de mes ancêtres qui était cuirassier du 7e régiment, pendant les guerres napoléoniennes.
En revenant de l'expo d'Amneville, je suis passé par les villages où il s'est battu au sein du corps de cavalerie du général Doumerc et a participé aux victoires de Champaubert et de Vauchamp.
Le 10 février 1814, il est passé par le village de Bannay pris aux Russes par les troupes du général Lagrange.
Pour se diriger vers le village de Fromentières, à travers les champs, entre les bosquets.
De là, son régiment tourne vers la droite, en suivant la grande route, vers Champaubert
Pour attaquer à revers les Russes qui sont dans les alentours de Champaubert, avec les escadrons de la Garde. Ici, état actuel de ce village avec un monument commémoratif. A gauche, la grosse maison où Napoléon a dîné en compagnie d'un général russe fait prisonnier. On savait vivre à l'époque !
Le 14 février, mon cuirassier, après une série de manoeuvres, participe à l'attaque du village de Vauchamp par le nord, sous les ordres du général Grouchy.
Dans ce village, les troupes russes et prussiennes de Blücher subissent l'attaque de l'infanterie française, perdant beaucoup de monde. Un régiment de landwehr prussien a été pratiquement anéanti sous l'assaut conjugué des cavaliers et des fantassins.
Les coalisés se replient précipitamment vers l'est. Grouchy décide alors de les suivre parallèlement par le nord, en suivant ce chemin, à partir du village de Janvilliers vers La Chapelle-sous-Orbais.
Après un parcours difficile à cause du chemin défoncé, le village de La Chapelle franchi, les cuirassiers et les dragons se déploient sur la plaine pour charger et bousculer la cavalerie prussienne. Ils chargent ensuite l'infanterie ennemie en retraite vers Etoges. Blücher qui est sur le point d'être capturé dans la bousculade, a pu s'enfuir grâce à la nuit tombante.
Le 25 mars 1814, mon cuirassier, sous les ordres du maréchal Marmont, se trouve sur la route de Vitry-le-François, à Coole. Il s'agit alors de rejoindre l'armée de Napoléon qui est parti à l'Est. Or, à la grande surprise des Français, une imposante cavalerie ennemie leur fait face.
Marmont et Mortier regroupent leurs troupes et ordonnent la retraite. Ils disposent d'une infanterie de 18.800 hommes, des canons et d'une cavalerie de 5300 hommes seulement. En face, il n'y a que la cavalerie forte de 26.400 hommes, tous des cavaliers ! Pire, la plaine est dénué d'obstacles, offrant à la cavalerie ennemie la possibilité de lancer de multiples charges.
L'infanterie française résiste en formant des carrés. Les canons fauchent les cavaliers ennemis mais finissent par être perdus au cours de la retraite. Les cuirassiers et les autres cavaliers, après avoir tenté de repousser l'ennemi en chargeant, sont forcés de s'abriter dans les carrés d'infanterie pour ne pas être emportés par les flots continuels des attaques coalisées.
Que peuvent faire en effet 5000 cavaliers français contre 26000 cavaliers ennemis ? (Autrichiens, Russes, Prussiens, Allemands...).
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La retraite dure toute la journée en suivant la route de Paris (la nationale 4), subissant une averse de grêle, les troupes de Marmont et de Mortier parviennent à se reformer, entre Sézanne et Fère-Champenoise. Profitant du flottement de la cavalerie ennemie qui entend en effet un lointain grondement de canon, les Français se réfugient dans un village situé sur un haut plateau à la pente escarpé : Allemant.
Là-bas une plaque rappelle ce passage.
De là, Marmont et Mortier prennent le chemin de la capitale pour livrer la bataille de Paris le 30 mars 1814. Mais c'est une autre histoire...
Patrick