UCHRONIE SEDAN 1940

68. I.D.- Général Braun

-Günther, nos troupes doivent se replier derrière la Meuse; nous n'avons plus le choix...
-mais, mon général, nous n'avons reçu aucun ordre en ce sens ?...il faudrait au moins en référer au corps d'armée !
-les liaisons radio ne fonctionnent plus; c'est compris Günther ??!!
-bien, mon général...

C'est ainsi que le général Braun sauva ce qu'il restait de sa division.
Cela lui valut d'être rétrogradé, puis emprisonné; car son repli entraîna celui des troupes sous Stonne , et du 23 A.K. d'Erick Raschick, trop heureux de trouver un bouc émissaire pour justifier le sien.

Ce que les historiens ont baptisé plus tard de " Bataille de la Meuse " était terminé.
Deux divisions allemandes étaient à reconstituer et quatre autres mal en point.
Côté français, les pertes étaient moindres, mais on dut renoncer à l'idée de traverser la Meuse, ce qui aurait constitué une opération hasardeuse, vu l'état de fatigue des troupes et le manque de matériel du génie, d'autant que les allemands, leur retraite achevée, avaient fait sauter les derniers ponts.
La partie Est de Sedan resta donc entre leurs mains.

La suite ne fut plus qu'une guerre de communiqués, chaque camp s'adjugeant la victoire.
Les historiens se mirent d'accord sur le fait que ce fut une victoire tactique française, mais que sur le plan stratégique, cela n'eut pratiquement aucune influence.

La clé de la victoire se trouvait en Belgique; il aurait fallu tenter d'y envoyer le Groupement Buisson le plus vite possible.
Mais il fallait d'abord le remettre en conditions, notamment au niveau du ravitaillement.
A ce moment, ceux qui auraient pu en donner l'ordre étaient hors d'état de le faire; mais, de toute façon, on ne déplace pas les centaines de chars et les milliers d'hommes de trois divisions d'un coup de baguette magique.

Lüttich[b]

A la différence de ce qu'il s'était passé pour le 3ème C.A., le 1st Army Corps des britanniques dut faire face à un assaut d'infanterie; assaut particulièrement violent, devant lequel les moyens antichars étaient pratiquement inutiles.
En effet, les canons de 2pdr, ainsi que les 25mm français qui leur avaient été livrés, ne disposaient pas de munitions pour traiter les cibles " molles ".
Par ailleurs, la plupart des mines qui protégeait la position étaient des mines antichars.
Certes, l'artillerie de campagne faisait son travail, mais la situation risquait d'être rapidement compromise.

[b]H.Q. Général Barker

-John, je pensais qu'ils utiliseraient leurs chars pour effectuer un percée...
-Sir, il semblerait qu'ils aient confié cette tâche à leur infanterie.
-j'espère que nos boys vont tenir...quelle est la situation sur notre droite ?
-le corps français nous a confirmé qu'il maintenait partout ses positions.
-dans ces conditions, pas question pour nous de faire moins bien que les froggies !

------------------------------

-Sir, un message du général Thorne ( 48th I.D. )...
-que dit-il ?
-situation difficile...nos premières lignes risquent d'être débordées...demandons renforts.
-qui avons-nous en réserve ?
-les écossais de la 51st I.D., mais la division n'est pas encore complètement déployée...il y a aussi la 1st Army Tank Brigade.
-je crois que Thorne fait preuve de pessimisme...avisez-le que nous prenons sa requête en considération.
-c'est tout, Sir ?
-oui, c'est tout...

1st Infantry Division-Général Alexander

-qu'y a t-il Andrew ?
-il semblerait que le général Thorne soit en difficultés.
-il est vrai que les Jerrys semblent se concentrer sur sa division...priez le général Thorne d'être en liaison constante avec moi...si sa division cède, nous n'aurons d'autre choix que de nous replier...
-sauf votre respect, Sir ,vous le pensez vraiment ?
-hélas, oui, Andrew.

2nd Infantry Division-Général Lloyd

-leur assaut est de plus en plus violent, Sir...
-oui, Bryan, et le pire est à venir quand ils engageront leurs divisions blindées.
-mais, Sir, nous avons nos propres chars derrière nous.
-voyez-vous, Bryan, j'ai servi un temps dans une brigade blindée, le problème est que nos Mark VI et nos cruisers ont un blindage bien trop léger, par rapport à leurs homologues d'en face...nos équipages sont courageux, certes; mais, et je regrette d'avoir à le reconnaître, le courage n'est pas suffisant pour contrebalancer une supériorité matérielle...c'est pourquoi il nous faut tenir le plus longtemps possible.
-je comprends, Sir...

Pz.Gr. Hoepner

-mon général, nos pertes en chars deviennent insupportables...je suggère que nos divisions d'infanterie prennent le relai...
-Haufen Inkompetenter ! Qu'ils continuent à attaquer ! Il me faut à tout prix cette percée !
-mais, mon général, ils ne peuvent pas grand-chose contre les mines...
-que les démineurs marchent en avant de nos panzers !
-ils vont se faire massacrer...
-c'est un ordre !

Q.G. Ire Armée-Général Blanchard

-toujours pas de liaison avec le général Billotte ?
-hélas, non...par contre, le 3ème corps nous informe qu'il est soumis à des pressions de plus en plus fortes.
-qu'avons-nous en réserve immédiate ?
-les 14ème et 36ème divisions d'infanterie d'active.
-avisez leurs commandants qu'elles se tiennent prêtes à intervenir en soutien du 3ème corps.
-d'autres ordres, mon général ?
-essayez encore de joindre le G.A.1...nous aurons peut-être besoin du renfort du 1er Groupement cuirassé.
-bien, mon général.

Pz.Gr. Hoth

-mon général, un message de la 57.I.D....
-que dit-il ?
-une division anglaise est en train de céder...
-parfait ! Qu'elle nous avise dès que la brèche sera assez large pour permettre le passage de nos panzers.

H.Q. B.E.F.-Général Lord Gort

-Sir, le général Barker nous informe que la liaison avec les troupes françaises sur sa droite risque d'être compromise.
-recontactez-le, je veux avoir une idée précise de la situation.
-bien Sir.
-Andrew, ressortez-moi les plans d'évacuation...
-n'est-ce pas un peu prématuré, Sir ?
-je ne tiens pas à revivre l'expérience de 1918...toujours pas de nouvelles du général Billotte ?
-hélas non, Sir.

Norvège

Le maréchal Von Falkenhorst, ne tenait pas à sacrifier ses dernières troupes pour l'honneur.
Aussi passa t-il un accord avec les alliés.
C'est ainsi que, sans combat, lui et ses hommes allèrent se faire interner en Suède.
Comme convenu, ce fut les troupes norvégiennes qui rentrèrent triomphalement dans Oslo.
A cette nouvelle, le Führer entra dans une colère telle qu'il ordonna de faire arrêter toute la famille du maréchal pour trahison !
Heureusement, des amis de Von Falfenhorst avait mis cette dernière à l'abri.

( Il parait que ordre fut donné à la Luftwaffe de raser la capitale norvégienne; mais, cela resta sans suite, vu qu'elle avait déjà fort à faire en Belgique )

Toutefois, ici et là, quelques éléments allemands, qui n'avaient pas pu être joints, continuèrent à se battre jusqu'à fin juillet, mais sans vraiment gêner les opérations alliées.

La Norvège était perdue, et, dans le cas d'une guerre longue, ses ressources en minerais aussi, car la Suède, avec maintenant des divisions alliées à sa porte, jugea plus prudent de ne plus approvisionner l'Allemagne.

Par ailleurs, dans la crainte d'un débarquement au Danemark, la garnison de ce pays fut renforcée au détriment d'autres secteurs d'opération.

G.C. III/8

-les hommes sont à bout, mon colonel...il faudrait même leur interdire de simplement monter sur une aile d'avion !
-je sais Labussière, je sais...mais nous avons des ordres...je ferai le nécessaire pour que le groupe soit mis au repos après cette dernière mission.
-sauf votre respect, mon colonel, il ne va plus en rester grand-chose du groupe...
-je n'ai jamais apprécié vos manières, Labussière, mais je reconnais que vous êtes un excellent pilote et un grand meneur d'hommes...à ce propos, c'est moi qui serai à la tête de la mission.
-mais, mon colonel, il y a longtemps que vous...
-ne vous inquiétez pas...c'est comme le vélo, Labussière, ça ne s'oublie pas !


Berlin- O.K.H.

-mais c'est de la folie !
-calmez-vous Paul ! Ce sont les ordres du Führer !
-reconquérir la Norvège...rien que ça !
-il faut lui fournir un plan avant la fin de la semaine...
-la Kriegsmarine est exsangue, notre aviation de transport prêt de la rupture...avec quoi allons-nous
effectuer la traversée, sur des radeaux et en planeur ??!!
-il pense que quatre divisions suffiront...
-et nous allons les prendre où ?
-il "suggère" de les prélever sur nos réserves en Belgique, au vu de l'évolution favorable de la situation.
-Schweinerei ! Rien n'est acquis ! Mais il n'y a donc personne à l' O.K.W. pour lui faire entendre raison ???
-si vous comptez sur ce béni-oui-oui de Jodl, c'est sans espoir...
-je vais tenter ma chance auprès de Keitel...je n'y crois pas trop, mais au moins j'aurai essayé.


Lüttich-Division SS " A.H." - Général Dietrich

-je veux que nous soyons en tête pour la percée !
-mais, mon général, pour cela nous devrons emprunter des routes réservées à la 4. Panzer...
-peu importe, nous devons montrer à ces généraux de l'armée ce que valent nos hommes !
-bien, mon général.


[b]1st Army Tank Brigade-Général Charrington[b]

-nous devons nous mettre en route immédiatement !
-Sir, nous n'attendons pas les chars du général Evans.
-il sont encore trop loin, et la situation devant nous est critique...nous aurons néanmoins le soutien de la 30th brigade d'infanterie du général Dale.
-des ordres particuliers pour les chars, Sir ?
-que les Mark VI partent en éclaireurs...les Matildas resteront au contact de l'infanterie.
-Bien, Sir

G.Q.G. N-E - Général Georges

-mauvaise nouvelle, mon général...le général Billotte est mort dans un accident d'automobile...

Le général Georges mit un moment à digérer la nouvelle.

-c'est confirmé ?
-malheureusement, oui, mon général.
-doit-on prévenir son fils ?
-je m'en chargerai moi-même...je prends le commandement du G.A.I jusqu'à nouvel ordre; avisez-en tous les commandants d'armée.
-bien, mon général.
-quelles étaient les dernières intentions du général Billotte ?
-transférer le 1er groupement cuirassé au bénéfice du IIIème corps.
-donnez l'ordre d'effectuer la manoeuvre sans tarder, et mettez moi en liaison avec le généralissime de toute urgence.

Le général Georges ne pouvait pas le savoir, mais la situation avait évolué entre temps, et le 1er groupement cuirassé aurait été bien plus utile au nord.

H.G. A-Général Von Rundstedt

-le Panzergruppe Hoth signale que la percée n'est plus qu'une question d'heure...les mouvements du corps britannique laissent à penser qu'un repli est en passe de s'opérer.
-très bien...et du côté de Hoepner ?
-l'opposition est beaucoup plus forte...mais il assure qu'il finira par obtenir la percée...
-j'espère que ce sera le cas très bientôt ! Je veux être tenu au courant de la situation dans les plus brefs délais !
-un dernier point, mon général, les deux se plaignent d'un soutien insuffisant de la Luftwaffe.
-le gros Hermann et ses assurances !!! Mettez-moi en liaison avec l'O.K.L..

Luftflotte 2-Général Kesselring

-Herr Reichsmarschall, je vous assure que nos pilotes font le maximum sans se soucier des pertes...à ce propos, je viens d'apprendre qu'une de nos escadrilles de Stukas vient de perdre 9 de ses 12 appareils au cours de la même mission...
-peu importe, je veux des résultats Kesselring ! Si la pervitine ne suffit pas, menacez-les du conseil de guerre !
-à vos ordres Herr Reichsmarschall.

A la fin de la conversation, le général Kesselring transpirait plus que d'habitude, et pas seulement à cause de la chaleur.

[b]Luftflotte 4-Général Löhr[b]

-j'en ai assez d'entendre les plaintes des généraux de la Heer ! J'ai assuré le Führer que nous aurions la supériorité aérienne ! Si vous ne vous sentez pas capable de motiver vos hommes, je vous ferai remplacer par un général plus efficace.
-Herr Reichsmarschall, avec tout le respect que je vous dois, ce n'est pas moi qui ai fait une promesse que je n'étais pas certain de pouvoir tenir...

Sur ces fortes paroles, le général Löhr fut envoyé dans un obscur commandement en Pologne et remplacé au pied-levé par le général Von Richtoffen.

Au final, malgré la prise en main rapide de son nouvel état-major, ce dernier ne pouvait pas renverser une situation de plus en plus défavorable pour la Luftwaffe.

JG 53[b]

Werner Mölders, à la tête de son escadrille, venait d'abattre deux Hurricane.
En dessous de lui, il remarqua une mêlée entre des Me 110 et des D 520.
Faisant signe à ses équipiers de le suivre, il bascula son Me 109 et plongea à pleine vitesse.
Il tira successivement sur deux adversaires, mais sans avoir l'occasion de vérifier le résultat.
Alors qu'il effectuait une chandelle pour se remettre en position d'attaque, son avion fut atteint au niveau du moteur.
Quand les flammes commencèrent à apparaître, il comprit qu'il était temps d'évacuer sa monture.
Son parachute le mena en sécurité...en plein dans les lignes françaises !
Echappant de justesse à un passage à tabac en règle, il fut acheminé à l'arrière par la prévôté.

[b]JG 26

Adolf Galland avait de plus en plus de mal à maintenir son avion en vol.
Le moteur connaissait de plus en plus de ratés, et il était trop bas pour sauter en parachute.
L'affrontement avec des chasseurs français, d'un type non encore rencontré jusqu'à présent, avait été particulièrement acharné.
Enfin, il aperçut un terrain ami, mais le train d'atterrissage refusa de se déployer.
Il était bon pour finir sur le ventre !
Cela ne se passa pas trop mal, jusqu'à ce que son avion fasse un cheval de bois.
Résultat, fracture de la pommette droite et du nez, plus de nombreuses contusions plus ou moins sérieuses; ce qui lui valut d'être emmené à l'hôpital.

Adolf Galland ne s'était pas trompé, ses chasseurs avaient affronté les nouveaux Arsenal VG 33 du G.C. I/2.

En moins d'une heure, la Tagjagd venait de perdre deux de ses meilleurs "experten".


Moscou-Kremlin-Politburo

-nos agents nous ont informé que les allemands seraient sur le point de l'emporter...
-si c'est exact, c'est fâcheux...car après ils pourraient être tentés de se retourner contre nous !
-mais, nous avons signé un pacte de non-agression !
-je ne crois pas qu'ils le respectent...
-qu'est-ce qu'on fait alors, on intervient ?
-c'est prématuré...nous pouvons cependant annexer les pays baltes, par précaution.
-la Roumanie me semble une cible de choix.
-en effet, si nous privons l'Allemagne des pétroles roumains, nous sommes sûrs de gagner la guerre !
-oui, mais les franco-anglais pourraient signer un armistice avec l'Allemagne, et tout ce beau monde s'entendrait pour se retourner contre nous !
-c'est vrai que les français ont élaboré des plans pour bombarder nos zones pétrolifères du Caucase...sans oublier l'attitude ambigüe de la Turquie.
-il faut puiser dans nos réserves d'unités en Sibérie et les ramener à l'Ouest; nos agents sont certains que le Japon prépare une action d'ampleur dans le Pacifique.
-c'est décidé, nous attendons de voir comment la situation va évoluer en Belgique...vous avez mon accord pour le transfert d'unités et pour préparer l'annexion des Etats Baltes.
-et pour la Roumanie ?
-j'ai donné des ordres, exécutez-les !

GC III/8

Labussière suivait le Bloch du colonel; il n'aimait pas l'homme, mais là, il devait lui reconnaître un certain courage.
Ce dernier amorça son piqué pour prendre en enfilade le convoi de ravitaillement qui serpentait sur la route.
Malheureusement, les allemands, au vu des pertes enregistrées, avaient augmenté la proportion de véhicules de FLAK dans leurs colonnes.
Aussi, l'appareil du colonel s'engouffra dans un véritable tunnel de pièces anti-aériennes.
Horrifié, Labussière vit le Bloch perdre une aile, partir en vrille et s'écraser dans un champ bordant la route.
Son propre avion étant lui-même touché à plusieurs reprises.
Il eut brièvement la tentation de refaire un passage pour venger la mort du colonel, mais n'eut pas le temps de mettre en oeuvre cette pensée suicidaire.
Au même moment, il vit ce qu'il prit pour un Bréguet, amorcer la même tentative.
Ce type est fou, pensa t-il...
Des éclairs sortirent du nez de l'appareil, et, sur la route, ce fut l'enfer !
Une dizaine de véhicules fut littéralement mise en pièces, dont deux camions de FLAK.
Puis, l'appareil inconnu effectua sa ressource et disparu dans le lointain, à une vitesse supérieure à celle du Bloch.
Labussière ne pouvait pas le savoir, mais il venait d'assister au premier engagement du SE 100 et de ses 6 canons de 20mm concentrés dans le nez de l'appareil, qui n'allait pas tarder à être connu sous le sobriquet de " Hachoir volant ".
Malgré cela, le moral n'était pas au beau fixe, car, outre l'avion du colonel, deux autres Bloch n'allaient pas rentrer.
Les pilotes étant à bout, le GC III/8 allait être mis au repos forcé.

LSS " AH "

Le général Dietrich poussait ses hommes à aller de plus en plus vite.
Il allait réussir là où l'armée régulière peinait à s'imposer.
Il fit la sourde oreille aux quelques conseils de prudence que ses subordonnés lui avaient, timidement, suggérés, et ordonna à son chauffeur de l'emmener au plus près des éléments de tête.
Son visage affichait la physionomie d'un homme qui était en passe d'accomplir un exploit retentissant.
Mais à la guerre, les certitudes...
C'est à ce moment que retentit dans la radio un message électrisant, " Panzer alarm ! "

Rome

-Duce, l'armée n'est pas prête...il nous faut attendre au moins deux ans avant qu'elle ne soit en mesure de procéder à des opérations d'envergure...
-si nous attendons la fin du conflit en cours, nous resterons une puissance de deuxième ordre...nos alpini sont capables de franchir les Alpes !
-les fortifications françaises y sont redoutables...
-et notre flotte ? Elle doit être en mesure de contrôler le mare nostrum; sinon, à quoi sert-elle ?
-les flottes françaises et anglaises réunies nous sont supérieures, notamment en matière de porte-avions...
-au diable les porte-avions ! L'Italie est, à elle seule, un gigantesque porte-avions, et incoulable de surcroît !
-reste le problème du mazout...nous avons au mieux de quoi approvisionner nos navires pendant quelques mois en cas d'opérations intensives...nous serions dépendant de l'Allemagne dans ce cas...de plus il nous faudrait ravitailler nos troupes en Lybie et Cyrénaïque, qui, en cas de conflit, devraient faire face aux français à l'ouest et aux britanniques à l'est...sans parler de la corne d'Afrique...
-j'en ai assez de vos jérémiades ! Je veux un plan d'action contre la France dans les plus brefs délais !
-mais Duce, les allemands ne sont pas...
-dans les plus brefs délais! Exécution !

secteur 32ème D.I.


Le sergent Rivière était allongé dans un trou d'obus, en essayant de se faire le plus discret possible.
Il y avait tout intérêt car un panzer III se trouvait à une dizaine de mètres de lui.
Pour l'instant, le char était immobile, mais une de ses trappes pouvait s'ouvrir à tout moment, et, dans ce cas, ses chances de survie seraient minces.
Il en était à se demander quelle attitude adopter, quand soudain, une main ferme s'abattit sur son épaule, ce qui le fit sursauter.
Heureusement, c'était la main d'un capitaine français.
-capitaine Leclerc...où est votre équipier ?
-il est mort il y a une heure, mon capitaine...à cause des tirs d'artillerie, je n'ai pas pu ramener son corps.
-vous avez encore des grenades ?
-il m'en reste deux...
-très bien...nous allons nous occuper de ce char ! Je vais vous servir de pourvoyeur.

Le sergent Rivière n'était pas rassuré, mais il émanait une telle confiance de la part de ce capitaine, que ces inquiétudes diminuèrent quelque peu.
Ce dernier lui fit passer la première grenade antichar Brandt, que le sergent s'empressa d'enfiler au bout de son MAS 36.

-nous sommes bien placés...visez l'arrière, c'est le moins protégé.

Retenant sa respiration, le sergent ajusta sa cible et fit feu.
La grenade alla au but, sans résultat spectaculaire autre qu'une flamme bleue.
Le char eut un soubresaut, avança de deux mètres puis s'immobilisa de nouveau.

-sur la tourelle, maintenant !

La trappe de tourelle s'ouvrit, et un buste émergea de l'ouverture juste au moment où la grenade pénétra le blindage.
La silhouette disparut dans les entrailles du blindé.

-je crois qu'il a son compte...mais ne restons pas là, l'endroit risque de devenir malsain...
-à vos ordres, mon capitaine !

Les deux hommes s'éclipsèrent aussi vite qu'ils le pouvaient.
Bien leur en prit, car, quelques secondes plus tard, la tourelle du Panzer III atterrit pile à l'endroit où ils se trouvaient un moment auparavant !

LSS " AH "

-mon général, ce sont des chars anglais !
-que nos PAK nous rejoignent au plus vite !!!
-nous sommes trop à découvert...il faut nous abriter mon général !
-pas question de reculer ! Nous faisons front !

1st Army Tanks Brigade

-dans la tourelle étouffante de son Mark VI, le lieutenant Alquist remarqua l'homme, sans doute un haut gradé, qui faisait des moulinets avec ses bras.
Il ajusta la cible, et tira une longue rafale avec son jumelage.
Il vit distinctement l'officier s'écrouler, puis, imperturbable, reprit son tir meurtrier sur les fantassins en feldgrau qui s'égayaient dans tous les sens.

Le lieutenant Alquist ne sut jamais qu'il venait d'abattre un général allemand, car, hélas pour lui, il devait succomber quelques heures plus tard quand son engin fut atteint par l'obus d'un Panzer IV.

Panzergruppe Hoepner

-l'un de nos avions d'observation nous informe qu'une forte concentration de blindés se dirige vers nous...par ailleurs deux nouvelles divisions d'infanterie ont été déployées par nos adversaires.
Le général Hoepner resta un moment comme sidéré; ses espoirs de percée semblant irrémédiablement compromis.
-mettez-moi immédiatement en relation avec Von Rundstedt...


IIIème Corps d'Armée


Côté français, les 19ème et 27ème divisions d'infanterie étaient entrées dans la danse.
Le 1er Groupement Cuirassé du général Delestraint ( 1re et 2éme D.C.R., 9ème D.I.M. ) se rapprochait aussi du front.
Toutefois, les ordres n'étaient pas clairs; devait-il attaquer ou venir en soutien des divisions d'infanterie, qui commençaient à être éprouvées ?
Tout se mettait en place pour une nouvelle polémique, mais pas seulement du côté français.


Pendant ce temps, dans les airs, les combats étaient toujours aussi féroces; personne n'affichant un avantage marqué.
La R.A.F. faisait un énorme effort pour soutenir les troupes au sol, et ceci au prix de lourds sacrifices.
Au cours d'un assaut massif, 18 chasseurs et 44 bombardiers furent perdus.
Il était évident, aux yeux des responsables, que les Battle et Blenheim constituaient des proies faciles pour la chasse allemande, faute d'un armement défensif adéquat.
Ils n'avaient malheureusement rien d'autre à mettre en ligne.
Toutefois, ce choc eut une conséquence positive, car 4 squadrons de Spitfire firent route vers le continent.

57. I.D.

Le général Blümm essayait de ne pas trop le montrer, mais il avait trouvé le spectacle des SS fuyant en débandade particulièrement réjouissant.
Il aurait bien voulu que sa division participe à la percée, mais ordre lui avait été donné de la placer en flanc-garde pour protéger le couloir des panzers.
Il ne trouvait pas cette décision particulièrement pertinente, mais il allait découvrir plus tard à ses dépends qu'elle n'était pas dénuée de fondement.

                                            Lüttich

S'exagérant la menace crée par l'intervention de la 1st Army Tanks Brigade et de la 30th Infantry Brigade ( annoncée comme une contre-attaque menée par cinq divisions !!! ), le général Hoth envoya à sa rencontre la 7. Panzer Division, la 13. Mot. Division ( prélevée sur le 14. A.K. de Wietersheim ), ainsi que les 36. et 84. I.D.; ces trois dernières unités étant en principe réservées pour l'exploitation.

                                                1st Army Tanks Brigade

Le général Charrington comprit très vite que, malgré les succès initiaux, il ne pourrait guère désormais qu'adopter une attitude défensive. C'est pourquoi, craignant d'être balayé, il lança un appel urgent à des renforts.
Son appel fut écouté, et Lord Gort lança la 1st Armoured Division du général Evans dans la bataille.
Mais il fallait d'abord que la division arrive au contact, et chaque minute qui passait mettait encore plus en péril les deux courageuses brigades.

L'affrontement des blindés fut particulièrement violent. Les malheureux Mark VI qui avaient fait tant de mal à la LSS " AH " furent éliminés les uns après les autres sans possibilité de riposter. Les Matilda I, avec leur blindage de 60mm résistèrent plus longtemps, mais, armés d'une seule mitrailleuse, ils ne pouvaient faire aucun mal à leurs adversaires. Ce qui n'était pas le cas des Matilda II qui donnèrent beaucoup de fil à retordre aux panzers, mais qui n'étaient pas assez nombreux pour espérer retarder l'inévitable.
Le général Charrington dut donner l'ordre de repli aux éléments qui étaient encore en état d'y répondre.
Les pertes furent très lourdes, mais cette contre-attaque donna un peu de répit à la 48th I.D., qui était au bord de la rupture.

Le scénario est haletant !!...
Quelle Tension !!

Pascal

bosco76 a écrit:

Le scénario est haletant !!...
Quelle Tension !!

Pascal

+1 !
Atchao
Laurent

Purée! Que c'est bon ça!
Une petite incursion au sein du GC 1/5 et du 2/4 est envisagée? quid des bombardiers (LeO 451 ) et des chasseurs d'assaut (Br 693)?
Bon après, je sais que je m'adresse à des types qui préfèrent la ferraille qui roule, à celle qui vole...

Bravo en tous cas, certains dialogues sont sinon épiques, au moins savoureux.

To be continued et jusqu'au Rhin ce serait pas mal...

C'est prévu !

Lüttich[b]

Le général Barker était satisfait du ( court ) répit accordé à la 48th I.D., mais son inquiétude demeurait grande quant à la possibilité que son 1st A.K. puisse tenir ses positions encore longtemps.
Heureusement, la 51st I.D., après avoir effectué une marche en crabe depuis la Ligne Maginot, venait de débarquer dans le secteur.
Le tout était de savoir si l'ennemi lui laisserait le temps d'aménager une position défensive digne de ce nom, ce qui était fort improbable.
Son dernier espoir consistait dans l'arrivée rapide de la 1st Armoured Division, car les renforts attendus ( 52nd I.D., 1st Canadian I.D., 2nd Armoured Division, 23rd Armoured Tank Brigade ) avaient à peine commencé leur débarquement à Brest.
Quant'aux divisions acheminées de l'Empire ( Australiens, indiens, Néo-Zélandais...), elles ne seraient au mieux disponibles qu'en septembre !
Mais là, nous étions en juin, et la situation n'était pas brillante.

[b]H.Q. - B.E.F. - Lord Gort

-il nous faut malheureusement envisager un repli sur les ports de la Manche...
-n'est-ce pas un peu prématuré, Sir ? Si nous reculons, les français devront en faire autant...c'est tout le front Nord qui risque de s'écrouler...
-je sais, mais mon premier devoir est de sauver le corps expéditionnaire.

-Sir, un message du général Georges...il souhaite vous rencontrer dans les plus brefs délais.
-dites-lui que je suis prêt à le recevoir...

-nous suspendons les préparatifs du repli ?
-non...je ne crois pas que cette réunion puisse changer quoi que ce soit à notre situation.


[b]1er Groupement cuirassé - Général Delestraint[b]

-notre objectif sera de soutenir au maximum notre infanterie qui est en première ligne.
-mais, mon général, cela aura pour conséquence d'éparpiller nos bataillons blindés.
-je sais, François, mais il faut que leurs chars se cassent les dents sur nos défenses; passer à l'offensive renverserait la situation et pourrait donner l'avantage à leur défense antichar...et puis même si nous percions leurs lignes, les chars B se trouveraient vite à court de carburant et en situation délicate...nous ne pourrions pas l'exploiter.
-bien, mon général.

Le général Delestraint allait faire l'objet de violentes critiques, mais il faut bien reconnaître que sa décision n'était pas dénuée de bon sens.

[b]G.Q.G. N-E[b]

-Georges, quelle est la situation ?
-mon général, j'ai quelques inquiétudes du côté de nos amis anglais...j'ai peur qu'ils envisagent un repli vers la Manche !
-vous avez pu joindre Gort ?
-oui, nous avons convenu d'une réunion...je m'apprêtais d'ailleurs à m'y rendre...
-non, continuez à diriger la bataille, je vais moi-même le rencontrer.
-devons-nous l'avertir du changement ?
-surtout pas ! Je veux être sûr de le trouver à mon arrivée...

Tokyo-Q.G. Marine Impériale

-nos estimés confrères de l'Armée élaborent des plans pour attaquer la Russie...
-c'est insensé ! Les matières premières dont notre pays a le plus besoin se trouve au sud...
-ils veulent en priorité laver l'affront du Nomonhan !
-la nôtre doit être le contrôle des gisements pétrolifères !
-les franco-anglais sont englués dans leur guerre en Europe; ils n'auront pas de troupes à distraire pour renforcer l'Indochine ou la Malaisie.
-c'est exact, mais la question est : quelle sera l'attitude des Etats-Unis ?
-leur président est un interventionniste, mais le peuple américain est contre toute forme d'engagement direct.
-oui; cependant Roosevelt peut prendre de nouvelles mesures pour étrangler notre économie.
-quelles sont nos chances en cas de guerre avec les Etats-Unis ?
-si nous frappons les premiers, je peux leur offrir l'enfer pendant six mois, mais je ne peux rien garantir au delà.
-il n'y a plus qu'à espérer que sa Majesté l'Empereur tranche en notre faveur.

Berlin - O.K.W.

-nous ne sommes plus très loin de la percée; d'autant que nos informateurs perçoivent des signes de repli chez les anglais.
-si nous n'avions pas attaqué sur un front trop étroit, nous en serions déjà à la phase d'exploitation !
-du mouvement chez les français ?
-un fort groupement blindé semble faire face à Hoepner...je crains qu'il n'y ait pas grand-chose de bon à attendre de ce côté-là !

-mon général, une dépêche importante !

Le visage du général Halder perdit un peu de sa coloration.

-les russes ont envahi les Pays Baltes !!!
-rien pour la Roumanie ?
-apparemment, non...
-ça les rapproche dangereusement de la Prusse Orientale !
-de plus ils renforcent leurs troupes dans leur partie de Pologne...
-il faut en finir rapidement à l'ouest...je n'ai aucune confiance en Staline.

Le visage du général Halder perdit un peu de sa coloration.

-mon général !
-quoi encore ???
-un message urgent du Führer !

Après avoir lu le message, le visage du général n'eut plus la moindre coloration.

H.Q. 1st Armoured Division

-Sir, nous sommes violemment attaqués par ce qui semble être la 5. Panzer Division...
-il nous faut absolument occuper le terrain jusqu'à ce que la 48th puisse se regrouper !
-nos pertes semblent lourdes, malheureusement, Sir...
-j'en avais le pressentiment, Malcom, nos blindés ne sont pas de taille face aux leurs.

Les inquiétudes du général Evans étaient fondées, vu qu'un tiers des chars de la division étaient des Mark VI, qui ne pouvaient que servir de cibles.
Quant aux chars " cruiser ", le blindage de 14mm des A9 et A13 ne les mettaient à l'abri d'aucun projectile adverse; seul le A10 bénéficiait d'une protection de 30mm, toutefois insuffisante face aux 5 et 7,5 cm des chars allemands.
Seul point positif, leur canon de 2pdr pouvait percer les blindages adverses, mais uniquement sous une incidence favorable pour les nouveaux MarkIII et les MarkIV.
Au bout d'un peu plus d'une heure d'affrontement, la division comptait 65 chars détruits et 55 autres gravement endommagés.


51st Infantry Division

La division eut à peine le temps de se déployer, qu'elle subit de plein fouet l'assaut de la 7. Panzer !
Heureusement, l'artillerie avait eu le temps de se placer en position défensive.
Les écossais luttèrent pied à pied, mais durent néanmoins commencer à céder du terrain.
L'intervention des 17 derniers Matilda II de la 1st Army Tank Brigade, ne leur accorda qu'un court répit.

Le XIV A.K. de Wietersheim, qui piaffait d'impatience, commença à se déplacer en vue d'exploiter la percée qui ne semblait plus n'être qu'une question d'heures...


H.Q. B.E.F.

-général ? Je m'attendais à voir le général Georges, mais vous êtes bien sûr le bienvenu.
-je vous remercie, mais le général avait une situation urgente à régler...
-avant de commencer toute discussion, permettez-moi de vous exprimer mes plus sincères regrets pour la mort du général Billotte.
-je vous remercie, mais j'aurais besoin de connaitre vos intentions pour la suite de la bataille.
-c'est malheureusement simple, si les allemands percent les lignes du corps Barker, nous n'aurons d'autre choix que d'effectuer un repli...
-de quelle amplitude ?
-si la situation l'exige, jusqu'aux ports de la Manche...
-vous n'allez tout de même pas rembarquer alors que rien n'est encore joué !??
-je regrette, mais c'est aussi l'avis du général Ironside !
-et bien dans ces conditions, je vais m'adresser directement à votre Premier ministre !
-je doute qu'il nous désapprouve...
-pas s'il y va de l'honneur de l'Angleterre !!!

La discussion prenait vraiment un tour orageux lorsqu'un officier d'état-major entra dans la pièce, aussi calme que s'il venait annoncer que le thé était servi.

-My Lord, un message très urgent de nos services de renseignement...

Lord Gort, tout flegme écarté, s'empara du message d'un geste rageur, le lut une première fois, puis une deuxième, pour finalement tendre le pli au généralissime, sans aucun commentaire.
Ce dernier en prit également connaissance.
-c'est à peine croyable ! On peut vraiment s'y fier ?
Lord Gort se sentit profondément vexé, mais garda son calme.
-je vous l'assure...
-pouvez-vous me mettre de toute urgence en relation avec le général Georges ?
-ce sera fait dans la minute.

22 JUIN 1940


Pour beaucoup d'historiens, cette journée constitue le tournant de cette campagne.
Certes, certains aspects mériteraient d'être approfondis, d'autant que quelques témoignages restent sujets à caution.
Néanmoins, un certain consensus a pu faire jour, et la description des évènements qui va suivre peut être considérée comme la plus proche de la réalité, à défaut d'être définitive.

Mais avant, il convient de rappeler la situation sur l'ensemble des fronts.

Norvège

Le pays est aux mains des alliés, et seuls subsistent de petits groupes de soldats allemands, qui seront soit éliminés, ou se rendront, les derniers, le 16 juillet.
Par ailleurs, la Suède, a déclaré qu'elle adoptera désormais une stricte neutralité dans ce conflit, ce qui implique automatiquement l'arrêt de livraison de minerais de fer à l'Allemagne... ( les mauvaises langues affirmeront que la présence de troupes franco-anglaises à sa frontière ne serait pas étrangère à cette décision ).
Enfin, il n'y aura aucun rapatriement de ces troupes, du fait, peu probable, d'une nouvelle tentative allemande d'invasion, mais surtout pour laisser planer le doute d'un débarquement allié au Danemark.

Secteur de Sedan

On n'assiste plus qu'à des duels d'artillerie par dessus la Meuse.
Les unités qui se font face sont épuisées, et hors d'état d'effectuer une quelconque action offensive.
Le transfert du Groupement Buisson est en cours, mais connait des difficultés logistiques, notamment pour le transport des blindés par voie ferrée.

Ligne Maginot

Le front de la IVème armée est désormais calme, au point que l'on envisage de prélever certaines de ses unités pour les remplacer par des unités tchèques,polonaises, ou de volontaires étrangers ( allemands, autrichiens, espagnols ) au fur et à mesure de leur aptitude au combat.

La VIIIème armée signale ce qu'il semble être des préparatifs allemands pour traverser le Rhin.
Le secteur n'ayant pas été dégarni, le commandement français n'est pas spécialement inquiet par cette perspective.


" Front " des Alpes

Le remplacement de certaines unités frontalières italiennes par des chemises noires,n'est pas passé inaperçu.
Mussolini semblant vouloir entrer dans la danse, il est un moment envisagé d'effectuer une action préventive, principalement en visant ses navires.
Mais ce projet sera abandonné; les anglais considérant à terme que leur flotte sera à elle seule un facteur dissuasif, et les français, que leurs fortifications des Alpes rendraient tout assaut carrément suicidaire.
Néanmoins, une démonstration de force des flottes franco-britanniques au large de la Sicile est prévue.

...................................

La une des journaux français du 22 juin n'est pas consacrée aux événements de Belgique; c'est normal.
Elle le sera beaucoup plus tard.
Non, les unes du 22 sont consacrées à l'ouvrage maginot du Schoenenburg.

Ah le suspense de la dernière ligne !!!

Pascal

Secteur fortifié de Haguenau - Ouvrage du Schoenenburg


Depuis la déclaration de guerre et jusqu'à cette date, les patrouilles allemandes qui s'étaient aventurées à portée des 75mm des tourelles à éclipse de l'ouvrage, avaient été matraquées sans avoir la moindre chance de s'en sortir.
Ce qui ne manquait pas de frustrer le général Dänecke, commandant la 246.I.D., pour qui cette fortification était devenu une véritable obsession.
Impossible d'obtenir le concours des stukas qui étaient tous employés en Belgique.
Toutefois, il disposait d'autres moyens dont les français allaient bientôt faire connaissance.

Au matin du 21 juin, dès l'aube, un obus de ( très ) gros calibre, s'abattit non loin de l'ouvrage.
La batterie 810 venait de faire entendre sa voix.

Dans les airs, un Henschel 126 s'employait à corriger le tir de celle-ci.

Heureusement pour l'ouvrage, il fallait compter presque 10 minutes entre chaque arrivée.
Car les pièce qui les gratifiait de leurs projectiles, étaient la Grosse Bertha, de 420mm, secondée par un mortier ex-tchèque de 355mm.

Les frappes se rapprochant dangereusement, le personnel de l'ouvrage, dont les armes n'avaient pas assez de portée pour riposter, demandèrent du secours au corps d'armée.
Celui-ci se manifesta sous la forme de 6 Morane 406, de l'E.R.C.561, qui envoyèrent promptement le Henschel au tapis.
Par ailleurs, un Potez 63-11 du G.A.O.510 fut envoyé pour localiser les canons adverses.
Lui-même fut pourchassé par des Me 109 et dut se poser sur le ventre sur son terrain, sans dommage pour l'équipage.
C'est ainsi que, dans les airs, une mini-bataille aérienne allait se dérouler dans le secteur pendant tout le jour; les Morane , un peu fatigués, étant remplacés avantageusement par les Curtiss 75A4 du G.C. III/2, récemment transformé sur ces machines.
Au final, les pertes allaient être équivalentes pour les deux adversaires.

Mais sur terre, les choses allaient bouger aussi.
Heureusement; car le bloc 4 du Schoenenburg venait d'encaisser un obus de 420 qui avait fait vaciller l'ouvrage, mais sans percer le béton.
Depuis, l'équipage vivait dans l'angoisse qu'un projectile ne frappe au même endroit.

Le groupe I/373 R.A.L.V.F., comprenant deux pièces de 340mm Mle12 à glissement ( même pièce qui équipait les cuirassés classe Provence ), se joignit au concert pour essayer de faire taire celles qui maltraitaient l'ouvrage.

C'est ainsi qu'on assista àun duel d'artillerie lourde, unique dans l'histoire du conflit; les projectiles passant en rugissant au dessus de la frontière.

Les obus français arrivaient à une cadence deux fois supérieure, et se rapprochaient dangereusement de l'emplacement des pièces.
Le commandant de la batterie 810, dont la portée était très inférieure à celle de ses opposants, comprit qu'à ce rythme, il ne pouvait pas gagner la partie, d'autant qu'il lui fallait des heures pour la déplacer.
C'est pourquoi, il demanda à la I.Armee l'autorisation de replier ses deux précieuses pièces...autorisation qui lui fut accordée, au grand dam du général Dänecke, qui salua leur départ d'un " Haufen Arschlöcher !!!", pas très poétique.

Puis, la nuit ramena le calme dans ce secteur du front.
Le Schoenenburg était intact, et les mortiers allemands aussi.
Comme dirent certains témoins de l'affaire : beaucoup de bruit pour rien...

Le lendemain donc, la propagande se déchaîna : " quasi destruction d'un fort de la ligne Maginot " pour les allemands, et " un de nos ouvrages de la Ligne Maginot a repoussé une forte offensive allemande " pour les français.
Les deux étant finalement d'accords sur un point, ça se passait sur la Ligne Maginot.

( pour mémoire, la Grosse Bertha n'a jamais tiré sur Paris en 14-18 )

LINKS BEFEHL

C'est sous cette appellation que l'on connait aujourd'hui ce que l'on a surnommé le tournant de la campagne.
En effet, alors que la B.E.F. était en passe d'entamer un repli stratégique, voilà qu'elle bénéficie d'un répit inespéré !
A la stupéfaction des alliés, un corps blindé allemand fait brusquement route au sud...
En effet, le 16.A.K. de Kleffel ( 3.,4. et 9.PZ.D. ), renforcé par la 29.Mot.Div. du XIV.A.K. de Wietersheim ( qui enrage de voir ses divisions éparpillées ) opèrent un virage ( malaisé ) à gauche, soulageant d'autant la pression exercée sur le 1st A.K. de Barber.
Depuis, les historiens ne sont pas tous d'accord, loin de là, sur ce qui a motivé une telle décision, et surtout qui en a donné l'ordre.

Sur ce dernier point, il est évident que c'est le Führer qui a pris la décision in fine.
Il est certain aussi que c'est le général Hoepner qui est à l'origine de la demande.
Mais au milieu, il y avait des échelons intermédiaires.
Bien sûr, Von Rundstedt et Halder ont certifié qu'ils s'y était fermement opposé...
On ne connaitra sans doute jamais la vérité !

Vient maintenant la question du pourquoi.
Le Panzergruppe Hoepner n'arrivait pas à déboucher face au 3ème C.A., renforcé du 1er Groupement Cuirassé.
L'objectif aurait été de tomber sur les arrières des troupes françaises pour faire sauter le " bouchon ".
Ce qui en soit n'était pas une mauvaise idée, nonobstant le fait qu'il aurait d'abord avoir fallu faire définitivement plier les anglais, ce qui n'était pas le cas.
On pensait de manière optimiste qu'une dernière poussée des divisions d'infanterie pouvait suffire.

Toujours est-il que cette nouvelle électrisa le haut commandement français. ( On prétend que le Généralissime s'exclama : Ils font la même erreur que Von Kluck en 1914 ! )
Plus d'excuse pour se replier de la part des anglais ( Lord Gort affirmera dans ses mémoires qu'il n'en avait jamais eu l'intention !!! ), mais une grave question demeurait : qu'allait-on opposer à ce mouvement particulièrement dangereux ?

                     [b]BONNE ANNEE 1940...PARDON, 2024 ![b]    

Corps de cavalerie-Général Prioux

-toujours pas de nouvelles du général Georges ?
-hélas non, mon général...les communications ne passent pas.
-brouillage de l'ennemi ?
-c'est possible mon général.

Le Corps de cavalerie ( 1re, 2ème et 3ème D.L.M.; renforcé par la 12ème D.I.M. ) se remettait en condition après les durs combats du mois de mai.
Les effectifs en chars n'avaient pas pu être entièrement recomplétés, mais l'ensemble constituait malgré tout une force imposante.
On avait perçu une dizaine des nouveaux S-40 ( toujours affublés d'une tourelle "à quatre mains" ! ), et surtout les 6 premiers SAu-40 de série, qui, malgré leur petit nombre, allait faire forte impression.
Pleins, munitions...on s'activait pour remettre le maximum d'engins en état.

-nous ne pouvons pas rester l'arme aux pieds encore longtemps...il me faut des ordres !
-nous faisons le maximum, mon général...mais toujours pas de liaison radio.
-en attendant, il faut qu'avant la fin de la journée, le corps de cavalerie soit opérationnel à 100% !
-le personnel s'y emploie, mon général...vous pouvez leur faire confiance.

Le général Prioux était inquiet; il l'aurait été encore plus s'il avait eu connaissance de la masse de blindés qui se dirigeait droit sur son unité.

G.Q.G.N-E Général Georges

-il faut à tout prix que cette information soit transmise au général Prioux !
-je suis désolé, mon général, nous n'arrivons pas à le joindre...doit-on envoyer des estafettes ?
-le temps qu'elles arrivent à bon port, il sera trop tard !...trop tard !...

A ce moment, les officiers de son état-major, virent, à leur grande stupeur, le général Georges s'écrouler sur la table des cartes.

-appelez un médecin, vite !

Pendant qu'on s'affairait autour du malheureux général, l'affolement gagnait ses subalternes.

-il faut aviser au plus vite le généralissime de la situation...
-avec l'état actuel des liaisons radio ?
-les derniers ordres étaient de joindre Prioux; il faut s'y employer, par tous les moyens !!!

Super ! Un nouvel épisode de mon feuilleton préféré, mais quel boulot !

Halletant !!!.....

Pascal