UCHRONIE SEDAN 1940

Secteur fortifié de la Sarre


Le blockhaus G1 continuait à repousser tous les assauts.
Malgré un bombardement intensif, le réseau de barbelés n'avait pas été détruit, ce qui fait que les pionniers allemands de la 75.ID avaient du mal à s'approcher des créneaux pour traiter l'ouvrage au lance-flammes.
D'autant que des rafales rageuses de 13,2mm les incitaient à la prudence.
De sorte que, plutôt que de souffrir des pertes inutiles, ils avaient fini par se résoudre à le contourner, tout en le soumettant à une étroite surveillance.
Ce que les allemands ignoraient, c'est qu'il était en liaison radio avec le PC du 51ème RMIC, lui-même en contact avec le XXème corps.


I. Armee 19 mai 15 heures

-j'espère que vous allez m'annoncer de bonnes nouvelles...
-mon général, à part deux ou trois ouvrages qui résistent encore, la 1re ligne de défense française est franchie.
-bon, d'accord, mais la percée ?
-nous exerçons une très forte pression sur l'aile gauche de leur dispositif, elle devrait s'effondrer dans les heures qui viennent...

"dans les heures qui viennent..." Von Witzleben regarda sa montre avec l'air de celui qui s'apprête à compter les minutes.

PC XXème corps au même moment

-nos hommes se sont sacrifiés...il semblerait qu'un ou deux ouvrages tiennent encore les allemands en échec.
-les troupes de forteresse ont fait du bon boulot...
-la pression est forte sur notre flanc gauche; nous envoyons des renforts ?
-non, pas encore; je n'ai pas encore pu me faire une idée précise de leurs intentions.
-mon général, les polonais attendent avec impatience qu'on les engage...
-leur heure viendra, soyez-en sûr !

G.Q.G. Saacy-sur-Marne 19 mai


-la IVème Armée nous confirme que l'offensive allemande n'est pas une manoeuvre de diversion, mais bien une tentative de percée...elle demande des renforts.
-des renforts ??? Où voulez-vous que j'en trouve ? Nous sommes sur la corde raide! Transmettez au général Requin : renforcement impossible...si nécessaire, employer unités en formation.

P.C. IVème Armée 16 heures

-avisez le XXème corps qu'il ne pourra disposer que de ses seules ressources...
-et les unités en formation ?
-je ne prendrai pas la responsabilité de les envoyer au combat alors qu'elles ne sont pas opérationnelles..

P.C. XXème corps un peu plus tard

-messieurs, c'est clair, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes ! Où en est la situation ?
-la 52ème DI est engagée sur notre flanc droit...aucune brèche à constater dans notre dispositif de ce côté...c'est à notre gauche que la situation est délicate !
-à part la 1re DIP, que nous reste t-il en dernière réserve ?
-un régiment de la Légion et un bataillon de mitrailleurs.

Le général Hubert prit le temps de la réflexion.

-envoyez ces deux unités renforcer le centre...je crois qu'ils essayent d'envelopper notre dispositif...je ne peux pas laisser les troupes de Dagnan se faire massacrer sans broncher...joignez le général Duch, qu'il lance une contre-attaque sur notre gauche, dès qu'il sera prêt.
-les polonais vont être satisfaits, mon général...
-je sais, mais si je me suis trompé, et que la contre-attaque échoue, nous serons dans de beaux draps !

P.C. 75. ID 18 heures

Le général Ersnt Hammer ne désespérait pas d'annoncer une bonne nouvelle à ses supérieurs, et ce, avant la fin de la journée.
Sa division devrait réussir à percer, et elle serait la première à le faire, avec tous les honneurs qui en résulteraient.
Les fortifications françaises étaient en voie d'être neutralisées, du moins s'il fallait en croire les nouvelles qui lui parvenaient du front.
Toutefois, les pertes étaient lourdes, tant du fait des ouvrages que de l'artillerie adverse.
La Luftwaffe n'avait visiblement pas réussi à en venir à bout !

Ligne de front de la 75.ID

La pointe la plus avancée était bloquée par les tirs d'un blockhaus que l'on n'arrivait pas à museler.
On attendait l'arrivée d'une section de pionniers pour enfin lui régler son compte.
L'air était rempli d'une fumée âcre qui vous desséchait la gorge, et qui, surtout, gênait la visibilité.
Toutefois, les schützen aperçurent des silhouettes kakis qui fonçaient dans leur direction.
Certains pensèrent que c'étaient les hommes de l'ouvrage qui se livraient à un baroud d'honneur...

1re Division d'infanterie polonaise

Le général Bronislaw Duch n'avait pas eu besoin de faire un long discours pour galvaniser ses hommes.
Deux mots avaient suffi..."Pour Varsovie !".
( en fait, l'intervention rapide de cette division laissa penser que le général avait quelque peu anticipé les ordres...).
Sans préparation d'artillerie, les polonais chargèrent baïonnette au canon.
Le choc fut rude pour les soldats allemands qui se croyaient presque au bout de leur peine.
Les combats dégénérèrent en de violents corps à corps, avec des polonais peu enclins à faire des prisonniers, au grand dam des officiers français de liaison, qui auraient souhaité en garder quelques-uns sous la main pour les interroger.

Quelque part en arrière de la 1re DIP

Les hommes de la 1re brigade blindée polonaise ne tenaient plus en place.
Leurs camarades étaient engagés, et eux restaient là, inutiles, à attendre des chars qui peut-être ne viendraient jamais.
Ils étaient prêts à s'en passer !

P.C. XXème corps 18 heures

-donnez l'ordre à la brigade blindée polonaise d'aller soutenir la contre-attaque en cours.
-mais, ils n'ont pas encore reçus leurs chars...
-je sais, mais je crois qu'ils risquent de se passer de notre permission !

P.C. 10ème brigade blindée polonaise
( pour les polonais : 10ème brigade de cavalerie blindée )

Le colonel Stanislaw Maczek esquissa un large sourire à la lecture de l'ordre qui venait d'arriver.
Enfin, la brigade allait au feu !
Ses hommes, tous vétérans de la campagne de Pologne, étaient des combattants de premier ordre, et animés d'un fort esprit de revanche, à l'instar de leurs camarades de la division Duch.
Il aurait bien aimé avoir ses R40 à disposition...mais tant pis, on ferait sans.
( il ignorait que ces chars avaient été détournés au profit de la 2ème D.C.R. )

P.C. IVème armée

-mon général, le XXème corps nous informe qu'il engage la brigade blindée polonaise...
-blindée que de nom...mais on peut compter sur elle...et derrière les polonais ?
-il n'y a plus que les unités en formation...
-transmettez à chaque commandant de ces unités, faites du volume, mais ne les engagez que si vous êtes attaqués...il faut que les allemands pensent qu'il s'agit de réserves disponibles !
-vous croyez qu'ils vont tomber dans le panneau, mon général ?
-je l'espère...mais ça dépendra surtout du volume de leurs pertes.

G.Q.G. Saacy-sur-Marne

-des nouvelles de la IVème armée ?
-leur dernier message faisait état de difficultés sur son aile gauche...le reste du front semblait tenir.
-les allemands jouent leur dernière carte, du moins pour l'instant...il faut à tout prix tenir nos positions, sans esprit de recul...envoyez le message suivant : le sort de la campagne se joue devant votre secteur, je compte que chacun fasse son devoir !
-mon général, un nouveau message, une contre-attaque est en cours !
-ne transmettez pas mon dernier message...je crois qu'ils savent ce qu'ils ont à faire...

75. ID

Le général Hammer déchantait de minutes en minutes.
Les rapports qui lui arrivaient de ses unités avancées faisaient état d'une avance complètement bloquée, et même de reculs dans certains secteurs.
Le dernier message envoyé par l'escadrille 3.(F)/122 augmenta son inquiétude.
Une formation blindée se dirigeait droit sur sa division !
Il en fit immédiatement part à la I.Armee.

( les avions de reconnaissance avaient sans doute repéré l'arrivée de la brigade blindée polonaise.
Or, celle-ci ne disposait d'aucun char à ce moment. Le mystère reste entier. Peut-être les aviateurs ont-ils pris les chenillettes pour des blindés ? Toujours est-il que cette erreur d'appréciation allait avoir de graves conséquences. )

I.Armee

Le général Witzleben regardait de plus en plus souvent l'horloge, qui égrenait les minutes imperturbablement.
Il aurait voulu pouvoir arrêter le temps !
Les nouvelles n'étaient pas bonnes.
L'offensive semblait marquer le pas sur toute la la largeur du front, et, pire que tout, les français contre-attaquaient, et semblaient disposer encore d'importantes réserves.
( peut-être les divisions en formation avaient-elles été repérées ? )
Si la percée n'était pas obtenue avant la nuit...

Au-dessus du secteur fortifié de la Sarre

Aux commandes de son Me 110, le lieutenant Speidel jetait, de temps à autres, un oeil sur la formation de bombardiers qu'il devait escorter avec son escadrille.
Les pertes enregistrées avaient ramené les huiles à une plus juste évaluation de la situation.
Il s'adressa à son mitrailleur.
-tu vois, Hans, ils sont incorrigibles...d'après eux, l'aviation française est au bout du rouleau ! Nos amis du bombardement ne sont pas exactement de cet avis, depuis la saignée qu'ils ont subis.
Et, comme pour confirmer ses dires, de nombreux points noirs apparurent à l'horizon...
A cette vue, Speidel eut une réflexion aigre-douce.
-pas de chance, Hans, voilà les quarante derniers chasseurs de l'aviation " au bout du rouleau " !

I.Armee

-un message de la 75 I.D., mon général : l'artillerie française nous occasionne des pertes considérables; demande renforts et appuis aériens...
( le blockhaus G1, imprudemment laissé de côté, signalait toute concentration de troupes )
-où en sont nos divisions ?
-nous ne progressons plus, mon général...
-et la Luftwaffe ?
-elle signale aussi une forte opposition.
-nos pertes ?
-environ 1 500 morts et le triple de blessés...

Von Witzleben réfléchit un court moment, et prit une décision terrible pour lui.

-transmettez à toutes les unités : stoppez l'offensive et maintenez vos positions...pas question de retraite.
-mais, mon général...
-transmettez !... Je ne veux pas refaire Verdun !

Comme un symbole, les deux " Dicker Max " connurent une fin sans gloire.
Le premier s'enfonça dans la boue, et il fut impossible de le dégager; quant'au second, soit il fut victime d'une explosion interne, soit il reçut un coup direct de l'artillerie française.

P.C. XXème corps 20 heures

-mon général, ça se confirme, il semblerait que les allemands se retranchent sur leurs positions...on dirait bien que leur offensive a échoué !
-attendons encore un peu avant de crier victoire...nous avons des nouvelles de la VIIIème armée ?
-ils s'attendaient à une tentative de franchissement du Rhin, coordonnée avec leur assaut contre nous...mais rien pour l'instant. Il faut dire que notre artillerie a réalisé un tir de barrage préventif; ça a dû faire réfléchir ceux d'en face. Par précaution, ils ont aussi installé un barrage de mines fluviales.
-que nos unités se placent en défensive...il se pourrait qu'ils remettent ça demain.

P.C. I.Armee 20 mai

-communication du général Von Leeb, mon général: vous êtes attendu aujourd'hui à l'O.K.W..
-bien...Dieter, vous prenez les commandes pendant mon absence, qui, je crois, risque d'être longue...

P.C. XXème corps 20 mai

-messieurs, un message du généralissime , relayé par la IVème armée : vous adresse mes plus sincères félicitations pour votre héroïque conduite au feu !
-je crois comprendre qu'il est fier de nous, n'est-ce pas, mon général ?
-il peut l'être, François, il peut l'être...
-vous n'avez pas l'air content, mon général ?
-je pense à nos 600 morts...

G.Q.G. Saacy-sur-Marne 20 mai

-mon général, je crois que la crise est passée...
-je le pense aussi, Lagarde...mais il y en aura d'autres...
-nous avons quand-même gagné un répit.
-oui, j'espère qu'ils mettront un maximum de temps pour regrouper leurs panzer-divisions...ils ne vont pas rester sur deux échecs...
-ce sont quand-même deux victoires pour nous, mon général...
-oui, mais des victoires défensives...ils auront encore l'initiative dans les semaines à venir...du temps, il nous faut du temps !

21 mai


De la frontière suisse à la mer du Nord, le front est figé.
Il y a bien quelques bombardements et coups de main, mais aucune opération d'envergure.
Dans les deux camps, le spectre de 14-18 est dans tous les esprits.

Pour les allemands, il faut relancer l'offensive au plus tôt, et plus spécialement, une fois les forces blindées regroupées, frapper à la charnière entre les armées françaises et britanniques; une recette qui avait fait ses preuves par le passé.
L'absence de double front facilitait les choses; mais, si les hostilités devaient se prolonger, l'attitude de l'URSS qui lorgnait du côté des états baltes et de la Bessarabie, risquait de poser problème.

Pour les alliés, le but était de tenir le plus longtemps possible, pour combler le retard en effectifs et en matériels, surtout en aviation.
En Grande Bretagne, Churchill faisait le maximum, face à un état-major réticent, pour envoyer troupes et avions sur le continent.
Trois divisions, dont une blindée, étaient annoncées pour la fin du mois, ainsi que quatre squadrons de chasse.
Malgré la menace des sous-marins allemands, les convois en provenance des Etats-Unis déversaient leurs cargaisons dans les ports de l'Atlantique et d'Afrique du Nord.
Tenir jusqu'à l'automne était l'objectif premier des franco-anglais.

Les opérations en Norvège laissaient entrevoir la prise de Narvik avant la fin du mois de juin.
L'Italie semblait vouloir rester en dehors du conflit, d'autant que les demandes adressées à l'Allemagne en matériels de guerre et en pétrole, avaient reçu une fin de non-recevoir.


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Von Manstein fut envoyé commander un corps d'armée en Pologne.
Guderian ne passa pas en jugement, mais fut écarté des opérations actives, pour trouver un poste à l'inspection des troupes blindées.
Les tentatives de réhabilitation du général Schaal, initiées par sa veuve et quelques collègues, n'aboutirent jamais.
Von Witzleben sentit passer le vent du boulet, mais retrouva finalement son commandement.


De Gaulle fit une brillante carrière, qui l'amena à commander un groupement blindé, avec lequel il put mettre ses théories en pratique.
Flavigny ne fut pas limogé, mais, ses explications pour justifier son inertie à Sedan ne convainquant personne, il ne reçut plus de commandement.
Riquier et Lefort se retrouvèrent tous les mois de mai, après la fin de la guerre, là où ils avaient combattu ensemble.

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Comme dit le programme Smith dans Matrix : "tout ce qui a un commencement doit avoir une fin."; donc, j'arrête là les hostilités.
Si certains se posent des questions sur certains de mes choix, ou le réalisme des opérations, je me ferai un plaisir d'apporter des éléments de réponse.
Merci à ceux qui m'ont encouragé à persévérer

Yves

Bonjour Yves,

Merci pour le partage de cet exercice périlleux qu'est l'uchronie.
J'ai pris énormément de plaisir à suivre ce haletant feuilleton.
Un grand bravo donc, et si le virus de l'écriture se remettait à te démanger, ne manque surtout pas de nous prévenir.
Atchao
Laurent

idem !!

perso, j'aurais bien suivi l'aventure encore quelques jours, semaines voir plus !!....
Par exemple, nous dire que De Gaulle a enfin pu mettre en œuvre ses idées nous fait espérer un nouvel épisode où le "sens de l'attaque change de camps"....
merci de nous avoir tenu en haleine si longtemps et fait partager la vie des ses héros pour certains restés méconnus...
Encore un fois Bravo !!

Pascal

Un grand merci.
Continuer, pourquoi pas ?
Le problème est que plus on avance dans le temps, plus les paramètres sont nombreux en prendre en compte, et surtout il est plus difficile de rester objectif.
Néanmoins, je réfléchis quelques jours et j'essaie de relancer la machine.

Yves

La fin au 21 mai me convient très bien aussi...

Quelques précisions :

La blessure du général Bellendorff est réelle; par contre, la malette est restée dans la voiture, et les allemands l'ont récupérée le lendemain !

Rommel a bien failli être victime de l'artillerie française, ce qui aurait changé beaucoup de choses.

Guderian, Schaal, et Witersheim ont évité de justesse de se faire "gauler", lors d'une contre-attaque française ç Stonne.

Le général Flavigny s'est effectivement vu reprocher son inertie.

Enfin, les événements du secteur fortifié de la Sarre, sont bien réels, mais ont eu lieu le 14 juin.

Bonjour,
Effectivement aller au delà du 21 mai est peut être ardu.

Ce qui serait peut être possible, c'est, au sein de cette belle uchronie, de détailler le destin de certains combattants, décideurs ou autres.

Voir les choses plus à hauteur d'hommes comme ceux de l'artillerie.

Atchao

Laurent

Cela faisait des années que je consultais le site, et que je remettais mon inscription à plus tard.
Le jour où je me décide enfin, voilà que le lendemain je passe sur le billard. ( N' y voir aucune relation de cause à effet ).
Ayant perdu de la mobilité au bras droit, le montage de maquettes était, et est toujours, remis à une date ultérieure.
Les Al-by, DES Kits et autres Minitracks devront patienter.
C'est pourquoi, voulant malgré tout être actif sur le site, je me suis lancé dans cette uchronie, vu que je peux toujours taper sur un clavier.

Pendant quelques jours, je vais puiser dans ma documentation pour essayer de sortir quelque chose qui ne ressemble pas à de la science-fiction !
Je prendrai en compte toutes vos remarques.

Je ne désespère pas de réaliser un montage de maquette d'ici la fin de l'année.

Salut à tous.

Yves

Bonsoir,
Bon courage à toi, et sois sûr que nous serons très attentifs à tes prochaines réalisations, qu'elles soient maquettistes ou littéraires.
Atchao
Laurent

Idem !!
Nous te souhaitons bon courage et surtout une bonne "rééducation" de ton bras et de ta main surtout, "le meilleur outil du monde", et allons guetter très attentivement tes prochaines réalisations !!
Bon courage pour la suite, mais ça va aller, le soleil et e printemps sont annonciateur de bonnes choses !!
Pascal

un grand merci pour vos encouragements.
Yves

15 juin 1940 -  Quelque part dans Berlin, à l'abri des regards...et des micros !


-tu es sûr que nous sommes en sécurité ?
-oui, certain...tu as les documents ?
-les voilà, content de m'en débarrasser...il faut que j'y aille!
-juste une minute...ça contient du lourd ?
-du très lourd...l'offensive a été fixée au 22...je dois vraiment partir!
-une dernière chose; l'ambiance à la conférence ?
-comme d'habitude, aucun des participants n'a osé faire part de ses doutes au Führer...
-c'est peut-être le point le plus important.

          15 juin 1940 - G.Q.G. Saacy-sur-Marne


-je pense que nos sources confirmeront qu'ils attaqueront le 22...
-nos estimations sont que leur potentiel blindé doit être diminué de 20%
-même si c'est le cas, ça reste quand-même une masse imposante !
-ils vont certainement frapper à la charnière entre le B.E.F. et la Ire armée.
-dès que nous en aurons confirmation, avisez Lord Gort que son aile droite va subir l'essentiel de l'assaut...par ailleurs, que la VIIème armée de Giraud se place en arrière de la charnière.
-mon général !
-oui ?
-le général De Gaulle demande à être reçu.

                 15 juin 1940 -poche de Sedan


-lieut...pardon, capitaine Riquier! Content de vous revoir parmi nous !
-heureux de vous retrouver aussi, Duval !
-cette blessure, mon capitaine ?
-rien de grave, quelques maux de tête...où en est la situation ici ?
-à part les échanges d'artillerie, ça n'a pas beaucoup bougé depuis votre départ.
-au fait, Duval, pour fêter mon retour, j'ai emmené avec moi de quoi améliorer l'ordinaire.
-les gars vont apprécier, mon lieut..., pardon, mon capitaine.

Aaaahhhh !

C'est reparti ! Super, je m'installe confortablement.

Atchao

Laurent

Ah non, attends, j'ai pas encore fini la première partie !

Si tu avais fait des maquettes avant de passer sur le billard et la convalescence qui suit, tu pourrais prendre des photos de celles déjà faites et les mettre sur le forum (Atelier ou Notre galerie)
Allez courage!

OK pour les photos.
Ce sera pour le mois prochain, car je ne suis pas chez moi actuellement.

Bon, Heureusement, j'avais gardé mon fauteuil "Voltaire" bien au chaud, je n'ai plus qu'à m'y re-installer !!
Pascal

K.G. 26 -  15 juin 1940


  Le lieutenant Speidel était de nouveau à la tête de son escadrille, dans le ciel belge.
  Il n'avait pas participé à la désastreuse attaque du 10 juin contre la région parisienne.
  Néanmoins, sur la brèche depuis le début de la campagne, il était le seul survivant de l'équipage original.
  On pouvait vite remplacer les machines, mais pour les hommes, c'était autre chose.
  Les mitrailleurs étaient mieux protégés qu'au début, mais ce n'était pas encore suffisant.
  Au moins, les doléances pour une forte protection de chasse avaient été entendues, et la vue des Me 110 qui les accompagnaient avait quelque chose de rassurant.

                     Q.G. Armée de l'air - Saint Jean Les Deux Jumeaux - 15 juin 1940


  ( le général Vuillemin, à qui l'on n'avait pas pardonné ses atermoiements de mai, avait été remplacé par son adjoint, le général Mouchard. Ce qui fit dire à quelques aviateurs irrespectueux, que le général s'était fait "moucher"...).

-mon général, nous avons un bilan définitif, pour le 10 juin.
-j'écoute.
-5 terrains ont été endommagés, dont deux sévèrement, mais tous ont repris une activité normale...trois usines ont été touchées, mais sans entraver leur capacité de production...les pertes au sol sont de 13 avions, plus une vingtaine d'autres endommagés à des degrés divers.
-et pour le personnel ?
-6 pilotes tués et 13 blessés, 15 remp...personnels au sol tués, et autant de blessés.
-pour la population civile ?
-au moins 200 morts et trois plus de blessés.
-a t-on une idée précise des pertes de la Luftwaffe ?
-pour la perte de 12 chasseurs, nous les estimons entre 45 et 50 appareils, tant par la chasse que par la D.C.A., et ce, sans compter les avions endommagés qui ont pu se crasher sur la route du retour.
-ça ne les a pas empêchés de crier victoire...
-la propagande...nous aussi avons gonflé nos chiffres !
-en tout cas, la couverture radar de Sannois et du Fort de Châtillon a bien fonctionné.
-un détail important; leur Me 109 a les jambes un peu courtes pour des actions en profondeur...c'est un avantage à exploiter, selon les circonstances.
-j'ai eu une réunion avec nos politiques...le bombardement de la région parisienne ne peut rester sans réponse; il nous faut envisager une mesure de rétorsion.

----d'abord de plates excuses pour avoir laissé passer une coquille : c'étaient 15 ramp... (pour rampants ) et non 15 remp...mais je pense que tout le monde avait rectifié---




                          Berlin - Prinz Albrecht Strasse - 15 juin 1940


   Rapport à l'attention du Gruppenführer Heinrich Müller :

 L'enthousiasme marqué par la chute rapide de la Pologne est quelque peu retombé au sein de la population.
 La chute de Narvik, ainsi que la non réussite de nos deux dernières offensives, ont engendré des doutes quant'à une fin rapide de la guerre.
 La confiance en la victoire finale reste intacte, mais les mauvais souvenirs de 1917-1918 refont surface, surtout auprès des personnes ayant connu le rationnement.
 En l'état actuel des choses, un passage en économie de guerre serait mal interprété, et pourrait avoir un effet désastreux sur le moral.

                                G.Q.G. Saacy-sur-Marne -15 juin 1940

-bonjour De Gaulle, vous avez souhaité me voir...
-effectivement, mon général.
-que puis-je pour vous ?
-je vous demande l'autorisation de réduire la tête de pont allemande de Sedan !
-oui...bon...je comprends votre impatience d'en découdre...
-c'est la seule parcelle de terre française aux mains de l'ennemi...c'est intolérable !
-ne vous emballez pas, De Gaulle...voyez-vous, nos adversaires s'obstinent à la conserver, et font   beaucoup d'efforts pour la ravitailler...le ratio de pertes est largement en notre faveur et ils ne   peuvent pas en déboucher...la détruire, ce serait presque leur faciliter la tâche !
-mais, mon général, ma division n'a, pour ainsi dire, pas connu le feu et mes hommes ne comprennent pas notre inaction...
-vos hommes et vous voulez de l'action ? Vous allez en avoir, De Gaulle ! Les allemands préparent   une offensive pour le 22 juin, qui frappera vraisemblablement à la charnière entre la B.E.F. et notre   première armée...votre division est idéalement placée pour une contre-attaque de flanc en cas de   rupture du front...
-j'en suis très heureux, mon général.
-vous n'avez plus qu'à patienter De Gaulle, même si je sais que, pour vous, c'est beaucoup demander!